Terme | Définitions |
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SOLEIL | [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 479] 1 – Il est certain que tout l’éclat de l’homme est dans son visage, car c’est là qu’il émet sa lumière, aux yeux, mais la source première de celle-ci, à savoir ce feu qui est dans le cœur, ne se voit pas plus que celui qui est dans la terre. Nous pouvons simplement affirmer ceci, que ces deux feux sont manifestés à la raison par les mêmes effets, à savoir par la pulsation que l’un cause dans le sang et l’autre dans la mer, à laquelle on peut ajouter la transpiration ou évaporation d’humeurs que ces deux esprits produisent de la même manière dans leur corps respectif […]. Le soleil ne sert qu’à assécher l’humidité superflue que la nuit laisse derrière elle sur le dehors des choses, car celle-ci rend tous les végétaux froids et flasques, elle entrave leur digestion et leur maturité. Mais le soleil, avec une chaleur vive, enlevant cette humidité étrangère, favorise leur concoction et aide à mûrir ce qui est cru. Cela doit être fait par une chaleur très douce, non par une chaleur telle qu’elle fasse fumer la terre et en extraie des nuages, car cela n’amènerait pas les choses à maturité, mais plutôt les brûlerait et les calcinerait. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 159] 2 – Le soleil dispense la chaleur aux éléments. Sans le soleil, les éléments seraient sans vie. Le soleil est le souffle de vie pour les quatre éléments : spiraculum vitae. Il vivifie tout ce qui leur appartient. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 159] 3 – Le soleil est l’agent de la digestion. Il fait éclore le fruit. Le soleil est la poule qui couve l’œuf. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 188] 4 – Notre soleil produit les ombres que voit chacun de nous. Un autre soleil, sol gaba nala, produit les ombres que perçoit l’adepte. Il est l’esprit qui émane du firmament et que la nature fait entrer en l’homme dès sa naissance. C’est lui qui doit guider notre quête. Il est la voix dont nous cherchons la provenance et qui nous indique le chemin. [Contoléon, C., « Panoplie d’Agamemnon » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 774] 5 – De même Homère, distinguant quarante-cinq parties ou fractions dans l’esprit humain, en attribue « dix » à la faculté de croissance, qu’il dit être « d’un noir sombre », parce qu’elles sont privées de science ; « douze » à la faculté sensible, qu’il consacre à l’« or », c’est-à-dire au Soleil, en raison de la science de la perception sensible ; « vingt » à l’« étain », c’est-à-dire à la faculté raisonnante, consacrées aussi à Zeus ; enfin, « trois » à l’activité de l’intellect, qui est actif sans le corps, raison pour laquelle il les appelle « présage ». [Barent Coenders van Helpen, dans Le Fil de Pénélope, t. 2, La Table d’Émeraude, 1998, p. 259-260] 6 – Le soleil remplit de son esprit et de sa vertu vivifiante tous les autres éléments, principes et composés. Il assemble les éléments à l’œuvre de la génération, il les unit et les vivifie, car le feu de la nature est le premier opérateur dans le monde, il a sa résidence dans le soleil et verse ses vertus par ses rayons, par et avec l’air dans l’eau, et par le moyen de ceux-là dans la terre, et par tous ceux ici dedans les semences des végétaux, des animaux et des minéraux afin qu’ils puissent infiniment croître et se multiplier [...] Le Soleil est l’œil du Créateur de l’univers, par lequel il regarde sensiblement ses créatures sensibles, par lequel il verse les rayons flattants de son amour sur elles : par lequel il se rend manifeste à icelles ; car la Nature sensible aurait difficilement reconnu un auteur insensible ; c’est pourquoi qu’il s’est voulu faire un corps tant noble et revêtu de sa gloire pour lui et pour nous duquel les rayons étant très proches à la Divinité, sont esprit et vie. Toute chaleur qui est partout descend de ce Principe universel de la Nature, aussi bien dedans les Éléments que dedans les mixtes, laquelle a mérité le nom de feu ; car là où il loge une chaleur volontaire, un mouvement naturel ou la vie, c’est là où la Nature a occulté son feu, comme leur principe, et comme le premier moteur des Éléments duquel, même les Éléments sensibles ou les Provinces de notre monde reçoivent leurs Éléments et deviennent êtres comme animés […]. (citation de d’Espagnet, Enchiridion Physicae restitutae, canons 87-88). [Hermès Trismégiste., Corpus Hermeticum. Les Belles Lettres, 1972, vol. I, p. 159, note 23] 7 – Le soleil est bien un feu, mais en traversant l’air, ce feu devient lumière (aussi bien la terre ne saurait-elle supporter le contact immédiat du feu). L’idée d’une interprétation des éléments, - telle que le feu, en se mélangeant à l’air et à l’eau avant d’éclairer la terre, perde ses propriétés nocives pour ne plus être que lumière – est stoïcienne. Voir aussi : Pierre 1, Apollon 1, Lune 2, Apollon 4, Feu 9, Astre 3 |