[Ouaknin, M.-A., Lire aux éclats, Lieu Commun, 1989, p. 147]

1 – Lumière signifie en même temps « secret ». ‘Or’ a la même valeur numérique que ‘raz’ (207) ; idée que l’on retrouve dans le mot Zohar qui signifie « brillance » et qui est le nom du « Midrache caché » (Midrach hanéelam).

[d’Ygé, C., Nouvelle assemblée des philosophes, Dervy, 1954, p. 62]

2 – Il est de la nature de la lumière de ne pouvoir paraître à nos yeux sans être revêtue de quelque corps, et il faut que ce corps soit propre aussi à recevoir la lumière ; là où est la lumière, là doit aussi être nécessairement le véhicule de cette lumière. Voilà le moyen le plus facile de ne point errer ; cherche donc avec la lumière de ton esprit, la lumière qui est enveloppée de ténèbres et aprens de là que le sujet le plus vil de tous selon les ignorants, est le plus noble selon les sages, puisqu’en lui seul la lumière repose, et que c’est par lui seul qu’elle est retenue conservée.

[Fabre du Bosquet, Concordance, Le Mercure Dauphinois, 2002, p. 104, n°32]

3 – Il faut distinguer la lumière de la clarté. La première est la cause, la dernière est l’effet. La première donne le mouvement, la chaleur et la vie ; la clarté n’a d’autre qualité intrinsèque que celle de dissiper les ténèbres.

[Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 529 n° 4]

4 – « Resplendissant » : en anglais resplendent, en latin lucidus, plein de lumière, lucide.

[Psellos, M., « Petits traités d’exégèse… » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 846]

5 – « Être humain », en grec : fwt…, que l’on peut traduire aussi par : « lumière » ou « feu ».

[Ghazâlî, Le tabernacle des Lumières, Michkât Al-Anwâr, Ladrière, R. (trad.), Paris, Seuil, 1981, p. 48]

6 – Si ce qui se voit soi-même et voit les autres mérite bien le nom de lumière, ce qui, en plus de ces deux propriétés, rend visibles les autres le mérite d’avantage que ce qui n’a aucun effet sur eux. Bien plus, il est digne d’être appelé « flambeau qui illumine » (سراج منير Coran, XXXIII, 46), puisque ses lumières se répandent sur les autres. Cette propriété appartient à l’esprit saint prophétique (الروح القدسي النبوي), par l’intermédiaire duquel se répandent sur les créatures les lumières des connaissances [...] Tous les prophètes sont des « flambeaux », les savants aussi, mais il y a entre les deux une déférence incalculable.

[Dorn, Gérard, L’artifice chymistique, Beya, 2015, p. 207]

7 – La vie, lumière (lux) des hommes, luit en nous (bien qu’obscurément) comme dans les ténèbres. Elle ne vient pas de nous, et cependant elle doit être quêtée en nous et en la demandant non à nous, mais à celui de qui elle est.

[Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 1, Éditions Traditionnelles, 1981, p. 124]

8 – La Lumière qui est aussi une qualité très formelle, un acte simple d’intelligence et une image ; qui est répandue d’abord par l’esprit divin sur toutes choses, mais en dieu le père qui est le père des lumières, la première et vraie lumière ; et ensuite en son fils l’éclat illuminant et qui est surabondant ; dans le saint esprit une ardeur brillante qui surpasse toute intelligence et même celle des séraphins, comme rapporte Denis ; étant donc répandue dans les anges, elle devient une intelligence éclatante, une joie qui s’étend au-delà des bornes de la raison ; néanmoins elle se reçoit par différents degrés, suivant la nature du sujet qui reçoit, et descend ensuite sur les corps célestes, où se fait une abondance et une propagation efficace de vie, et une splendeur visible ; et dans le feu une vigueur naturelle, qui lui est infuse par les corps célestes ; dans les hommes enfin un brillant discours de raison et une connaissance raisonnable des choses divines.

[FEYE S.,  Fil d’Ariane, n°2, p. 25]

9 – La partie supérieur de Zeus est nue, parce qu’il est lumineux (note : E. des Places lit non pas « lumineux » (fanÒj) mais « visible » (fanerÒj)) dans les êtres pensants et dans les parties célestes du cosmos. Sa partie antérieure est recouverte, parce qu’il est invisible dans les choses cachées d’en-bas.

[Philalèthe, E., L’harmonie du monde, trad. Clément Rosereau, Fil d’Ariane, n° 24, p. 39]

10 – La lumière en effet n’a pas été créée, mais elle a été communiquée et introduite dans des choses jusque-là obscures, afin que, dans leurs formes, elles devinssent éclatantes et brillantes.

[Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 370] 

11 – A l’origine, la lumière n’eut d’autre naissance que la manifestation, car elle ne fût pas créée, mais découverte. Elle est à proprement parler la vie de toute chose, et c’est ce qui agit dans tous les particuliers. La communion de celle-ci avec la Matière Première fut célébrée par un contrat général avant que les particuliers furent faits. La matière en elle-même était une substance ténue, passive, mais apte à retenir la lumière comme la fumée est apte à retenir la flamme.

[Albert le Grand, Biblia Mariana Alberti Magni, p. 2]

12 – « Que la lumière soit », i. e. que Marie soit engendrée et naisse. Glose : que la lumière temporelle tirée de la lumière éternelle soit d’abord afin que par elle se voie tout le reste. Car lumière vient de « laver », i. e. combattre les ténèbres des hérétiques et des pécheurs. 

Voir aussi : Poids 1, Aimant 1, Crainte 3, Éther 1, Trinité 2, Matière 7, Vie 2, Verbe 3, Soleil 7