Terme | Définitions |
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AIR | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 457] 1 - L’air, en grec (¢»r), est le support, le véhicule de la lumière. C’est par la vibration de l’air atmosphérique que les ondes obscures, émanées du soleil, deviennent lumineuses. L’éther ou le ciel (a„q»r) est le lieu de l’élection, le domicile de la clarté pure. [Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 2, Éditions Traditionnelles, 1981, p. 108-109] 2 – Enfin toute la musique consiste dans la voix, dans le son, et dans l’ouïe. On ne peut entendre le son sans l’air, lequel quoique si nécessaire à l’ouïe, néanmoins ne peut être entendu par soi-même, ni touché, ni atteint par aucun des sens si ce n’est par accident ; car l’œil ne le saurait voir s’il n’a de la couleur, ni l’ouïe l’entendre s’il n’a du son, ni l’odorat le sentir s’il n’a de l’odeur, ni le goût le goûter s’il n’est sapide, ni le toucher le toucher s’il n’est chaud ou froid, ou de semblables qualités. C’est pourquoi quoique le son ne se puisse faire sans air, toutefois ce son n’est pas de la nature de l’air, ni l’air de la nature du son ; mais l’air est le corps de la vie de notre esprit sensitif et n’est pas de la nature de quelque objet sensible, mais d’une vertu plus spirituelle et plus relevée. Cependant il faut que l’âme sensitive vivifie l’air qui lui est joint, et qu’elle sente les espèces des objets qui agissent sur elle dans un air vivifié et joint à l’esprit, et cela dans l’air vivant ; mais avec cette différence que les espèces visibles s’aperçoivent dans le transparent et subtil, celles de l’ouïe dans le commun, et les espèces des autres sens dans le plus grossier. [Paracelse, Les météores, Beya, 2016, p. 11] 3 – Il est donc nécessaire que l’air soit un chaos : ni eau, ni terre, mais quelque chose de transparent et diaphane, insensible et invisible, de façon à ce que les choses sensibles parviennent à s’y mouvoir et à y être, et que les choses visibles puissent se voir à travers lui et y transparaître. Que ce soit comme du verre. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 43-44] 4 – L’air n’est pas un élément, mais un certain Hermaphrodite miraculeux, le ciment de deux mondes, un amalgame d’extrêmes. C’est le lieu commun de la nature, son index, où vous pouvez trouver tout ce qu’elle a jamais fait, ou ce qu’elle a l’intention de faire. C’est la Panégyrique des mondes : les excursions des deux globes s’y rencontrent, et je puis l’appeler le « rendez-vous ». S’y trouvent d’innombrables formes magiques d’hommes et d’animaux, de poissons et d’oiseaux, d’arbres, de plantes et d’espèces grimpantes. C’est « la mer des choses invisibles », car toutes les « conceptions dans les plis supérieurs de la nature » s’enveloppent de cette gaze avant d’embarquer dans l’écorce. Elle retient l’espèce de toutes choses quelles qu’elles soient, et constitue le réceptacle des esprits après leur dissolution, d’où ils accèdent à un limbe supérieur […]. L’air est le corps de la vie, l’esprit de nos sens (Henri Corneille Agrippa), c’est notre huile animale, le combustible du feu sensuel vital, sans lequel nous ne pouvons subsister une minute. Voir aussi : Junon 1, Vent 1, Athéna 2, Dissolution 2, Soleil 7, Verbe 5 |