Terme | Définitions |
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ISIS | [Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales, Pauvert, 1964, p. 75-76] 1 – Isis, avant la conception, c’est, dit Bigarne, dans la théogonie astronomique, l’attribut de la Vierge que plusieurs monuments, bien antérieurs au christianisme, désignent sous le nom de Virgo paritura, c’est-à-dire la terre avant sa fécondation, et que les rayons du soleil vont bientôt animer. C’est aussi la mère des dieux, comme l’atteste une pierre de Die : Matri Deum Magnae ideae. On ne peut mieux définir le sens ésotérique de nos Vierges noires. Elles figurent, dans la symbolique hermétique, la terre primitive, celle que l’artiste doit choisir pour sujet de son grand ouvrage. C’est la matière première à l’état de minerai, telle qu’elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. C’est, nous disent les textes, « une substance noire, pesante, cassante, friable, qui a l’aspect d’une pierre et se peut broyer en menus morceaux à la façon d’une pierre ». Il apparaît donc régulier que l’hiéroglyphe humanisé de ce minéral en possède la couleur spécifique et qu’on lui réserve pour habitat les lieux souterrains des temples. [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 297] 2 – En effet Osiris étant mort est jeté dans la mer, c’est-à-dire, submergé dans l’eau mercurielle, ou la mer des Philosophes ; Isis verse, dit-on, des larmes, parce que la matière qui est encore volatile, représentée par Isis, monte en forme de vapeurs, se condense et retombe en gouttes. Cette tendre épouse cherche son mari avec inquiétude, avec des pleurs et des gémissements, et ne peut le trouver que sous un tamarin ; c’est que la partie volatile ne se réunit avec la fixe que lorsque la blancheur survient ; alors la rougeur où Osiris est caché sous le tamarin, parce que les fleurs de cet arbre sont blanches et les racines rouges. Cette dernière couleur est même indiquée plus précisément par le nom même de Phénicie, qui vient de Fo‹nix, rouge, couleur de pourpre. [Plutarque, Isis et Osiris, p. 140] 3 – […] les Égyptiens plaçant dans la lune la puissance d’Osiris, racontent que ce Dieu s’unit avec Isis, qui est la force productrice. Aussi appellent-ils Isis la « Mère du monde » et la font-ils d’une nature à la fois mâle et femelle, puisque fécondée et engrossée par le soleil, elle émet à son tour et sème dans les airs des principes générateurs. [Plutarque, Isis et Osiris, p. 166] 4 – Isis est donc la nature considérée comme femme et apte à recevoir toute génération. C’est en ce sens que Platon la nomme « nourrice » et « celle qui contient tout ». Voir aussi : Feu 5, Typhon 1, Osiris 2, Osiris 3, Étoile des mages 1 |