Terme | Définitions |
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VIERGE | [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 64] 1 – « Une vierge, devant être donnée en mariage, est tout d’abord magnifiquement parée d’une variété de vêtements les plus précieux, afin qu’elle plaise à son fiancé et que, par son aspect, elle allume en lui, profondément, l’embrasement de l’amour. Mais lorsqu’elle doit être mariée à son fiancé, suivant l’usage de l’union charnelle, on lui enlève tous ses différents vêtements et elle n’en garde aucun, si ce n’est celui qui lui a été donné par le Créateur, au moment de sa naissance. [Basile Valentin – les 12 clefs de la philosophie]. [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 75-76] 2 – Si l’on considère que l’amande désigne le fruit inclus dans le noyau, et que la graine ou la semence se trouvent toujours cachées dans l’obscurité totale, on entendra par surcroît, la très précise allusion à cette « moelle substantifique » dont parle François Rabelais, en son Prologue à Gargantua. Il convient d’accorder le sens ésotérique de la verge d’Aaron ou, plus particulièrement, de l’amande produite, avec la signification de l’auréole en ellipse qui entoure très souvent la Vierge, dans l’art religieux, et qui est désignée par l’expression d’amande mystique. Et ceci n’est certes pas pour nous surprendre, que cette amande, qui est le symbole de la virginité de Marie, soit encore dénommée ‘vessie de poisson – vesica piscis’ ! Amande (de amandalas), signifie obscur, invisible. [van Lennep, J., Alchimie, Crédit Communal, 1984, p. 99] 3 – Admettons que Marie aide les navigateurs à hisser la voile, en un geste de bon augure, pour éviter ce « naufrage » tellement redouté des philosophes. N’était-elle pas désignée dans ses litanies comme « étoile de la mer » et « astre des navigants » ? […]. L’aigle posé sur un brasier, nous renvoie certainement à la Vierge qui lorsqu’elle était ailée (c’est-à-dire fécondée et reconnaissable à ses joues vermeilles) pouvait être symbolisée par un aigle. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 280] 4 – La Vierge Marie n’est pas la fille d’Adam. Elle est la fille d’Abraham. Conçue sans la semence d’un homme, elle est le fruit de la promesse. Elle est pure de toute nature mortelle. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 98] 5 – C’est une Vierge pure et blanche, proche de ce qui est très pur et simple. C’est la première unité créée. Par elle, toutes choses furent faites non pas réellement, mais médiatement, et sans elle, rien ne peut être fait qui soit Artificiel ou Naturel. C’est l’Epouse de Dieu et des Etoiles. [Cœur de Lion, Commentaires sur Virgile, Revue ARCA n° 1, décembre 2016, p. 107] 6 – Hygin, auteur latin de l’époque d’Auguste et Nigidius, pythagoricien romain de la génération qui précède Virgile, rapportent que certains associent cette Vierge (« Jam redit et Virgo », Virgile, Bucoliques, IV, 6) à Érigone, la fille d’Icare. Cette identification a pu être facilitée étymologiquement : èrigonè, « née (ou : faisant naître) au printemps », en latin verigena, rappelle la forme virgine, « vierge ». Or les auteurs donnent le nom de « vierge » au mercure, un esprit aérien qui, au retour du printemps, fait reverdir toute la nature et qui, liquéfié, se cuit en métal. |