Terme | Définitions |
---|---|
CORPS ASTRAL | [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 53 (Prologue)] 1 – C’est le corps astral du défunt que voit le nécromant. Le corps astral est à la fois un esprit et un corps. Il a l’immatérialité de l’esprit et il est visible comme un corps. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 179] 2 – Le corps astral est le moteur du corps élémentaire pour le temps notre vie terrestre. Le corps élémentaire ne peut se mouvoir par lui seul. Dès que le corps astral l’a quitté, il est inerte. Le corps astral est le principe du mouvement. C’est pourquoi, après la mort, il se déplace encore. Mais alors il ne meut que lui-même. Il le fera jusqu’à sa disparition. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 222-223] 3 – Lorsque le corps élémentaire est en repos, pendant notre sommeil, le corps sidéral opère. Par contre, lorsque l’homme ne peut trouver le sommeil, lorsque sa chair et son sang sont en effervescence, lorsqu’il est sous l’entière domination du corps élémentaire, le corps sidéral est paralysé. Mais dès que le corps élémentaire entre en sommeil, le corps sidéral redevient disponible et les rêves le visitent. Ils sont le miroir du ciel qui agit en nous. Ce qu’ils nous annoncent se réalise. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 265] 4 – L’esprit de l’homme est invisible, cependant son invisibilité n’est pas la même que celle du corps astral. Il est esprit et il ne vient pas de l’Esprit sidéral, mais de la bouche de Dieu. Le corps astral est invisible, mais mortel. Après notre mort, il est englouti et dissous dans le ciel dont il est originaire. Il meurt comme le corps élémentaire, qui était poussière et qui redevient poussière. [Pythagore, Les vers d’or. Commentés par Hiéroclès (trad. M. Meunier), L’artisan du livre, 1925, p. 302 et 303, n°1] 5 – Le corps approprié à sa nature que l’âme a reçu de Dieu pour arriver à l’être est le corps lumineux. Ce corps, Hiéroclès l’appelle tour à tour : corps immortel et inhérent ; corps immatériel, lumineux, vital, char léger de l’âme, etc. « Un corps céleste, dit Philopon, In Arist. de anim., est perpétuellement attaché à l’âme ; il est perpétuel de ce chef, et on l’appelle le corps lumineux ou semblable à l’éclat des astres. » « Toutes les âmes, dit Proclus, apud Berger, Proclus, exposition de sa doctrine, p. 77-78, avant de tomber dans la génération, étaient des hommes antérieurement ; elles avaient un véhicule en rapport avec leur nature, véhicule invisible, inaffectible, éternel, comme produit immédiat d’une cause immobile. Ce véhicule n’est autre chose qu’un corps immortel ; il est uni à l’âme et la dispose par sa présence à s’unir plus tard avec un corps mortel. Il est l’intermédiaire qui la rapproche de l’enveloppe matérielle qu’il lui faudra subir : aussi paraît-il en recevoir quelque chose. Immuable dans la réalité, il paraît d’autant plus complexe que l’âme est plongée plus avant dans la matière ; il semble redevenir d’autant plus simple que l’âme se purifie davantage, et secoue plus puissamment les liens qui la retenaient captive. Dans le Phèdre, Platon appelle ce corps lumineux « le char ailé de l’âme ». Ce char s’allège et monte quand l’âme se purifie ; il s’appesantit, s’alourdit et tombe sur la terre quand l’âme se laisse entraîner au désir des choses d’ici-bas. L’emprise que laissent les passions sur ce corps lumineux est, d’après le Phédon, p. 163 de notre traduction, pesante, lourde, matérielle et visible. L’âme qui la subit est alourdie. Impuissante à s’élever vers ce qui est noble, pur et invisible et divin, elle rôde autour des tombeaux et des tombes, et son état de souillure fait qu’elle garde encore quelque chose de visible qui la rend quelquefois apparente. Ainsi l’âme descend peu à peu, à mesure que son véhicule, par des développements successifs, perd quelque chose de son immatérialité, jusqu’à ce qu’elle se trouve enfermée dans le corps comme entre d’épaisses murailles. Elle remonte peu à peu lorsque, rejetant l’une après l’autre les chaînes qui s’étaient redoublées autour d’elle, sa nudité, comme disent les oracles, reparaît et la replace dans son rang. Sur le char approprié à l’essence de chaque âme, cf. Proclus, Inst. Theol., 205 ; Ed. Chaignet, op. cit., p. 189-190. Ce char conservait la figure du corps terrestre auquel il avait uni l’âme, et, quand les morts apparaissaient, on les reconnaissait à leur corps lumineux. Voir aussi Bidez, Vie de Porphyre, p. 88-97. [Pythagore, Les vers d’or. Commentés par Hiéroclès (trad. M. Meunier), L’artisan du livre, 1925, p. 305, n°1] 6 – Sur ce corps lumineux qu’ont les Dieux, les Héros et les hommes, cf. Proclus, In Plat. Tim., 290, 320 ; Platon, Phèdre, 246, 247. Ce corps éthéré était formé de la même substance lumineuse et plastique qu’organise à son gré le souffle de l’Esprit ordonnateur du monde. Cette identité de substance constituait l’homogénéité de la vie du grand Tout ; elle était la grande médiatrice entre l’invisible et le visible, entre l’esprit et la matière, entre le dedans et le dehors de l’univers. Sans ce corps éthéré, que l’esprit tisse sans cesse à lui-même et se construit par son activité, notre corps matériel ne serait qu’une masse inerte et sans vie. Ce corps s’affine ou s’épaissit selon que l’âme se purifie, s’élève ou se ravale. Il garde les empreintes de toutes nos vies antérieures. Sur ce corps éthéré, identifié par les occultistes au corps astral, cf. Ed. Schuré, Les grands initiés, p. 297, 351. |