Terme | Définitions |
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LUCIFER | [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 184] 1 – Lucifer (lux, lucis : la lumière ; fero, je porte) est l’étoile du matin, la Vénus des sages, qui porte sur sa couronne, ce sel smaragdin tant précieux à l’artiste et voilé par Basile Valentin, le savant bénédictin d’Erfurt, à cause de la ressemblance, sous le vocable de vitriol. L’orthographe ancienne, vitryol, n’est pas sans inviter, malgré tout à l’interprétation anagrammatique : l’or y vit ; à savoir que le soleil philosophique s’est incorporé dans l’émeraude merveilleuse après laquelle de tout temps, les chevaliers errants soupirent et s’en vont inlassablement « quester ». [Fil d’Ariane, n°4, p. 63] 2 – Jean est appelé Lucifer ou étoile du matin, parce qu’il fut le terme de la nuit de l’ignorance, et le commencement de la lumière de la grâce. [Anonyme, Sept instructions aux Frères en saint Jean, Arma Artis, 2004, p. 79] 3 – Lucifer était pareil à un astre éclairant dont la lumière venait de l’aurore même du créé, c’est-à-dire du Verbe. Il était ce par quoi le Verbe illuminait le Non-Être. Par la volonté agente du Verbe, Lucifer révélait à l’Être son Non-Être sous une forme intégralement spirituelle. Et c’est en ce sens qu’on appelle Lucifer le plus beau des anges, ou encore le Grand Luminaire. Aussi lorsque voulant imiter le Principe il ouvrit sa Sagesse, il commença de se vider de sa lumière qui, tandis qu’elle se déversait se changeait en ténèbre, de son esprit qui, tandis qu’il lui échappait se transformait en matière, de son incorruptibilité qui, tandis qu’elle s’égarait se faisait corruptible, tout cela en un épouvantable retournement, car c’est une loi fondamentale inhérente aux être créés que, bien qu’ils soient libres, ils ne peuvent accomplir un acte détourné sans qu’aussitôt il se retourne. Et donc parce que Lucifer voulut spolier l’acte d’émaner en imitant le Principe, ce qui jaillit de sa Sagesse fut spoliateur en son essence même […]. |