Terme | Définitions |
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ÂME DU MONDE | [Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 2, Éditions Traditionnelles, 1981, p. 208] 1 – L’âme du monde par conséquent est une certaine vie unique, qui remplit tout, qui nourrit tout, qui lie, et tient toutes choses ensemble, de manière qu’elle ne fait qu’une machine de tout le monde ; elle est comme un monocorde qui résonne par trois genres de créatures, savoir l’intellectuel, le céleste, et le corruptible, au moyen d’un seul souffle, et d’une seule vie. 2 – La matière étant d’elle-même tout à fait passive et dépourvue de faculté motrice, il nous faut nécessairement conclure qu’il y a quelque principe interne qui la meut et la règle en toutes ses diverses sortes de mouvements […]. En termes clairs donc, ce principe est l’Ame du Monde ou esprit universel de la Nature. Cette Ame est retenue dans la matière par certaines autres natures proportionnées, et privée d’ouverture, elle organise la masse. Elle fait ce qu’elle peut pour retrouver sa liberté antérieure, se construit une habitation ici dans le centre, met sa prison en bon ordre, et se ramifie en tous ses membres pour qu’elle ait plus de place et emploie ses facultés. Mais vous observerez que dans toute construction, il y a trois principes directeurs. Le premier est cette Ame dont nous avons déjà dit quelques mots. Le second est ce qu’on appelle l’Esprit du Monde, et cet Esprit est « le moyen par lequel l’âme se répand et le corps se meut ». Le troisième est une certaine eau éthérée huileuse qui est le Menstrue ou la Matrice du Monde, car en elle toutes choses sont construites et conservées.
[d’Hooghvorst, E., Le Fil de Pénélope, t. 1, La Table d’émeraude, 1966, p. 133] 3 – Toute l’œuvre de la cabale, c’est ajuster aux lois de l’Amour cette âme du monde vagabonde, jalouse et toujours insatisfaite, pareille à la Junon de l’Antiquité, tant qu’elle n’a pas trouvé son lieu d’amour. Le « y a-t-il tant de colère dans les âmes divines ? » du beau Virgile dit fort bien la colère ressentie par cette âme universelle, insatisfaite et envieuse du héros Énée, fils de Vénus, la beauté du corps, ce que n’a justement pas cette âme corporelle. |