Terme | Définitions |
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SEL | [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 148] 1 – Sel de Christ (Cristoà Khristou et ¤lj, als – Cristal) [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 251-252] 2 – Salamandre, en latin salamandra, vient de sal, sel et de mandra, qui signifie étable, et aussi creux de roche, solitude, ermitage. Salamandra est donc le nom du sel d’étable, sel de roche ou sel solitaire. Ce mot prend dans la langue grecque une autre acception, révélatrice de l’action qu’il provoque. Salam£ndra, apparaît formé de S£la, agitation, trouble, employé sans doute pour s£lojou z£lh, eau agitée,tempête, fluctuation, et de m£ndra, qui a le même sens qu’en latin. De ces étymologies, nous pouvons tirer cette conclusion que le sel, esprit ou feu, prend naissance dans une étable, un creux de roche, une grotte. [van Lennep, J., Alchimie, Crédit Communal, 1984, p. 133] 3 – Les mots nitre, alun ou vitriol pouvaient désigner le sel en général c’est-à-dire le ferment de la pierre qui pouvait transmuter un métal en argent ou en or. Ce sel s’appelant « terre feuillée », pourrait expliquer que Mercure répand des feuilles sur la terre. L’urine de bambin quant à elle, correspond au sel ammoniac (sel armoniac) qui, comme le rappelle la légende, ne correspond pas au produit vulgaire. Il s’agit de la matière qui permet de volatiliser lors de la sublimation. [Dorn, G., La clef de toute la philosophie chimistique, Beya, 2013, p. 357] 4 – On aperçoit très bien la vertu de conservation du sel dans le fait qu’il conserve très longtemps les viandes mortes de la putréfaction. On pourra facilement juger qu’il les préservera d’autant plus quand elles sont vivantes. [Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales, Pauvert, 1964, p. 145] 5 – Les matières préparées et unies en un seul composé doivent subir la sublimation ou dernière purification ignée. Dans cette opération, les parties adustibles se détruisent, les matières terreuses perdent leur cohésion et se désagrègent, tandis que les principes purs, incombustibles, s’élèvent sous une forme très différente de celle qu’affectait le composé. C’est là le Sel des Philosophes, le Roi couronné de gloire, qui prend naissance dans le feu et doit se réjouir dans le mariage subséquent, afin, dit Hermès, que les choses occultes deviennent manifestes. [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 131-132] 6 – Les sels sont donc les clefs de l’Art et de la Nature ; sans leur connaissance il est impossible de l’imiter dans ses opérations. Il faut savoir leur sympathie et leur antipathie avec les métaux et eux-mêmes. Il n’y a proprement qu’un sel de nature, mais il se divise en trois sortes pour former les principes des corps. Ces trois sont le nitre, le tartre et le vitriol ; tous les autres en sont composés. Le nitre est fait du premier sel par atténuation, subtilisation, et purgation des terrestréités crues et froides qui s’y trouvent mélangées. Le Soleil le cuit, le digère en toutes se parties, y fait l’union des éléments, et l’imprègne des vertus séminales, qu’il porte ensuite avec la pluie dans la terre qui est la matrice commune. Le sel de tartre est ce même nitre plus cuit, plus digéré par la chaleur de la matrice où il avait été déposé, parce que cette matrice sert de fourneau à la Nature. Ainsi du nitre et du tartre se forment les végétaux. Ce sel se trouve partout où le nitre a été déposé, mais particulièrement sur la superficie de la terre, où la rosée et la pluie le fournissent abondamment. Le vitriol est le même sel nitre, qui ayant passé par la nature du tartre, devient sel minéral par une cuisson plus longue, et dans des fourneaux plus ardents. Il se trouve en abondance dans les entrailles, les concavités et les porosités de la terre, où il se réunit avec une humeur visqueuse qui le rend métallique. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 432] 7 – J’affirme donc que le sel est le véritable grain, la semence non seulement de ce monde, mais du monde à venir, et c’est le mystère que Dieu a réalisé. C’est une eau vivante, dans laquelle réside un feu divin, et ce feu lie les parties de celle-ci à lui-même, il les coagule et arrête leur flux. Ce sel est l’eau qui ne mouille pas les mains. Ce feu est la vie, et par conséquent, il contrecarre la mort. Qui plus est, il préserve tellement de la mort, que le corps grossier du sel même empêche la corruption d’où qu’elle vienne. Si quelqu’un connaît pleinement le pouvoir de ce feu, qu’il le déloge sagement et efficacement. Qu’il détruise l’habitation de celui-ci, et il verra alors quelle voie cet artiste prendra pour réparer sa propre maison. [Héraclite, « Allégories d’Homère », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 151 note 230] 8 – Voir aussi Eustathe, Commentaires sur l’Iliade, infra, p. 568, puis p. 576, où est établi le rapport étymologique entre ¤lj, « mer », « sel marin », et ¤lioj, « Soleil » ; par ailleurs, comme adjectif, ¤lioj signifie précisément « marin ». Voir aussi : Humide Radical 1, Saphir 1 |