Terme | Définitions |
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NÉRÉE | [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 523-524] 1 – L’embarras est donc premièrement de trouver cette matière, et c’est sur cela qu’Hercule va consulter les Nymphes qui le renvoient à Nérée […]. Homère (Iliade, 18, 36) l’appelle le Vieillard ; et son nom signifie humide. Voilà donc cette matière si commune, si vile, si méprisée. Lorsqu’Hercule se présentait à lui, il ne pouvait le reconnaitre et avoir raison de lui, parce qu’il le trouvait chaque fois sous une nouvelle forme ; mais enfin il le reconnut, et le pressa avec tant d’instances, qu’il l’obligea à lui déclarer tout. Ces métamorphoses sont prises de la nature même de cette matière que Basile Valentin, Haimon et beaucoup d’autres disent n’avoir pas de forme déterminée, mais qu’elle est susceptible de toutes ; qu’elle devient huile dans la noix et l’olive, vin dans le raisin, amère dans l’absinthe, douce dans le sucre, poison dans un sujet, thériaque dans l’autre. Hercule voyait Nérée sous toutes ses formes différentes ; mais ce n’était pas sous celles-là qu’il voulait la voir. Il fit donc tant qu’enfin il le découvrit sous cette forme, qui ne présente rien de gracieux ni de spécifié, telle qu’est la matière philosophique. Il est donc nécessaire d’avoir recours à Nérée ; mais comme ce n’est pas assez d’avoir trouvé la matière vraie et prochaine de l’œuvre, pour parvenir à sa fin, Nérée envoie Hercule à Prométhée, qui avait volé le feu du ciel pour en faire part aux hommes, c’est-à-dire, au feu philosophique, qui donne la vie à cette matière, sans lequel on ne pourrait rien faire. [Cornutus, « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 51] 2 – Nérée (NhreÚj) représente la mer ; son nom s’explique par le fait qu’on la traverse à la nage (ne‹sqai). On le surnomme « le vieux de la mer », parce que l’écume affleure sur les vagues, blanche comme des cheveux qui grisonnent. Le nom de Leucothée (Leukoqša), qu’on dit être fille de Nérée, signifie à peu près la même chose, à savoir la blancheur (leukÒn) de l’écume (¢froà). Voir : Matière 4 |