Terme | Définitions |
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MATIÈRE PREMIÈRE | [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 317] 1 – En termes simples, c’est de l’eau dissoute et coulante, ou plutôt c’est quelque chose de fondu, c’est-à-dire une solution de terre, une certaine plasticité de terre, une terre excessivement molle, humide, fusible, coulante – une terre de cire qui est capable de prendre toutes formes et impressions. C’est le Fils de la Terre mélangée à l’Eau – et pour parler tel que la nature de la chose le requiert – c’est une terre mélangée et un mariage de terre. L’alchimiste savant la définit comme un argent vivant et divin, l’union de l’esprit avec la matière. C’est une masse divine, abîmée, d’aspect quelque peu comme l’argent, l’union d’un esprit masculin avec l’esprit féminin, la quintessence du quatre, le ternaire du deux et la tétractys de l’un. Telles sont ses générations, physiques et métaphysiques. La chose elle-même est un monde sans forme, ce n’est ni une puissance pure et simple ni une action parfaite, mais une substance faible et vierge, une certaine Vénus, malléable et prolifique, l’amour et la semence mêmes, le mélange et l’humidité du ciel et de la terre. Cette humidité est la mère de toutes choses dans le monde, et le feu masculin et sulfureux de la terre est leur père. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 374] 2 – La semence donc ou première matière est une certaine viscosité extraite de ces quatre choses [éléments], car chacune d’elles fournit, depuis son centre même une substance boueuse ténue et de ces différentes boues, la Nature fabrique le sperme par une union et un mixte ineffables. Ce mixte, et la composition des principes boueux est cette masse que nous appelons matière première. C’est la minière de l’homme de laquelle Dieu l’a fait. […] La matière première est une substance miraculeuse, une substance de laquelle vous pouvez affirmer tout et son contraire sans inconvénient. Elle est très faible et cependant très forte, elle est excessivement molle et pourtant il n’est rien d’aussi dur. Elle est tout à la fois, esprit et corps, fixe et volatile, mâle et femelle, visible et invisible. Elle est un feu qui ne brûle pas, une eau qui ne mouille pas, une terre qui se déplace et un air qui reste immobile. En un mot, c’est le Mercure, ce qui fait rire les fous et s’émerveiller les sages, et Dieu n’a rien créé qui lui soit comparable. Il naît dans le monde, mais il existait avant le monde. |