Terme | Définitions |
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CHUTE | [van Kasteel, H. (éd.), Oracles et Prophétie, Beya, 2011, p. 280, note 49] 1 – Les mots « a fait chuter » traduisent la forme verbale skel…santa, qui mérite qu’on s’y arrête. Le verbe skel…zw, dérivé de skšloj, « jambe », signifie « enjamber », et en particulier « donner un croc-en-jambe » : « faire trébucher », « faire tomber », « duper » ; il y a aussi une parenté avec skoliÒj, « tortueux », « sinueux », « retors », et avec skalhnÒj, « boiteux ». Le terme utilisé par l’auteur de la Théosophie fait penser à la IVeBucolique de Virgile, qui s’inspire précisément des oracles de la Sibylle de Cumes, et où sont évoqués les « traces de notre faute » (sceleris vestigia nostri). Le poète latin, habitué à faire des tournures étymologiques, explicite le rapprochement entre skšloj et scelus par l’emploi de vestigium, « plante du pied », « trace de pas ». [Anonyme , Sept instructions aux Frères en saint Jean, Arma Artis, 2004, p. 12] 2 – Lorsque la chute eut lieu, le corps tout spirituel de l’Homme Premier se pétrifia en corps corporel ou matériel par le fait de la dualité inhérente à son geste, ce qui est imagé par l’Arbre de Science, appelé aussi du Bien et du Mal car cette science-là, était binaire, brisant l’Unité dans laquelle l’Homme Premier se tenait en communion permanente avec le Principe. [Anonyme, Sept instructions aux Frères en saint Jean, Arma Artis, 2004, p. 80-81] 3 – Ce fut par Ève, la Sagesse d’Adam, que la sagesse chutée de Lucifer nommée Satan s’en prit au corps glorieux de l’Homme Premier. Dans l’Eden qui était son support spirituel, Adam vivait dans le Principe, accordé à Lui en des noces indicibles. Satan sollicita la Sagesse d’Adam en lui suggérant d’émaner. C’est ce qui est imagé par le serpent et par le fruit de l’Arbre au centre du jardin. La Sagesse d’Adam connaissait la sentence : « Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort ». Mais Satan insista : « Le Principe ne veut pas que vous y touchiez car alors vous seriez son égal. Émaner, c’est connaître, c’est se connaître. Pourquoi Dieu serait-il le seul à pouvoir connaître ? » Adam succomba à la séduction de l’orgueil et ce fut la chute dans le temps et dans l’espace de Satan qui jusqu’alors était vide. Dans ce vide, l’Homme Premier se disloqua, explosa, et ces infinies parcelles devinrent chacune limitée et périssable. Tels sont l’univers comme on le voit, et l’humanité, aux mains de Satan qui, par sa ruse, avait ainsi nourri son temps et son espace vides du démembrement de l’Homme Premier. Voir : Nudité 1 |