Terme | Définitions |
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MUSE | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 339, n° 1] 1 – Le grec mousikÒj a pour racine moàsa, muse, mot dérivé de màqoj, fable, apologue, allégorie, lequel signifie aussi l’esprit, le sens caché d’un récit. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 351, n°5] 2 – Thalie provient du grec thalia, au sens propre une jeune pousse ; thallô signifie pousser, croître, fleurir, verdoyer, abonder en biens. Le dictionnaire Mythologique de Grimal indique que Thalie, une des trois Grâces, préside avec ses sœurs à la végétation. Thalie est aussi l’une des neufs Muses, celle de la comédie et de la poésie légère, la Muse ayant pour fonction, selon le sens du verbe mousoô, d’instruire selon les règles de l’art. [Rosereau, C., Fil d’Ariane, n° 25, p. 33] 3 – Virgile parle des chants irrésistibles d’Orphée. Il parle et chante et charme (« charme », du latin carmen, chant magique, formule magique), car il est inspiré par la Muse, le souffle divin universel de la tradition païenne, comparable à l’Esprit Saint de la tradition chrétienne. [Cornutus , « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 23-24] 4 – Une des Muses est Clio (Kleiè), car ceux qui sont éduqués atteignent la renommée (klšoj) et donnent de la gloire (kle…zein) à eux-mêmes comme aux autres. Euterpe (EÙtšrph) doit son nom au fait que leurs conversations sont plaisantes (™piterpe‹j) et séduisantes. Celui de Thalie (Q£leia) s’explique par le fait que leur vie est florissante (q£llein) ; ou même, ils ont la vertu du bon convive qui, pendant les festins (q£leiai), a la conversation adroite et pleine de sapience (eÙmoÚswj). Melpomène (Melpomšnh) emprunte son nom au chant (molp») doux et mélodieux. En fait, les hommes de bien sont chantés (mšlpontai) par tous, et eux-mêmes chantent (mšlpousi) les dieux et ceux qui les ont précédés. Celui de Terpsichore (TeryicÒrh) se justifie par le plaisir (tšrpesqai) et la joie (ca…rein) qu’ils éprouvent la plupart du temps ; ou par le plaisir (tšryij) que procure leur vue (Ðr©sqai) à ceux qui les fréquentent (il y a alors une lettre de trop dans le nom) ; et peut-être par les danses (cÒroi) que les Anciens instituaient pour les dieux, de même que les plus sages composaient pour eux des chants. Ératô ('Eratè), qui tire son nom de l’amour (™rwtoj), inspire la sollicitude pour toute espèce de philosophie ; ou encore, elle est préposée à la faculté de poser des questions (™resqai) et d’y répondre, les hommes de qualité étant rompus à la dialectique. Polymnie (PolÚmnia) représente la vertu tant célébrée (poluÚmnhtoj) ; ou c’est peut-être plutôt celle qui célèbre beaucoup de personnes (polloÝj Ømnoàsa), qui a appris tout ce que la tradition célèbre (Ømne‹tai) sur les ancêtres, et qui s’occupe de l’histoire puisée dans les poèmes et les autres écrits. Uranie (OÙran…a) incarne la science des phénomènes célestes (oÙr£nia) et de la nature de l’univers ; car les Anciens appellent « ciel » (oÙranÒj) l’ensemble du monde. Calliope (KalliÒph) représente la rhétorique à la belle voix (kall…fwnoj), celle qui parle bien (kalliep»j). C’est grâce à elle qu’on gouverne les cités et qu’on s’adresse à la population, pour l’amener, par la persuasion et non par la force, à accepter les décisions prises ; c’est dans ce sens-là, surtout, qu’il est dit : Elle accompagne (Ñphde‹n) les rois vénérables. |