Terme | Définitions |
---|---|
NARCISSE | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 2, Pauvert, 1964, p. 136] 1 – Narcisse est ici l’emblème du métal dissous. Son nom grec N£rkissoj, vient de la racine N£rkh ou N£rka, engourdissement, torpeur. Or, les métaux réduits, dont la vie est latente, concentrée, somnolente, paraissent de ce fait demeurer dans un état d’inertie analogue à celui des animaux hibernants ou des malades soumis à l’influence d’un narcotique (narkwtikÒj, racine n£rkh). Aussi les dit-on ‘morts’ par comparaison aux métaux alchimiques que l’art a évertués et vitalisés. Quant au soufre extrait par le dissolvant, - l’eau mercurielle du bassin,- il reste le seul représentant de Narcisse, c’est-à-dire du métal dissocié et détruit. Mais de même que l’image réfléchie par le miroir des eaux porte tous les caractères apparents de l’objet réel, de même le soufre garde des propriétés spécifiques et la nature métallique du corps décomposé. De sorte que ce soufre principe, véritable semence du métal, trouvant dans le mercure des éléments nutritifs vivants et vivifiants, peut générer ensuite un être nouveau, semblable à lui, d’essence supérieure toutefois, et capable d’obéir à la volonté du dynamisme évolutif. C’est donc avec raison que Narcisse, métal transformé en fleur, ou soufre, - car le soufre, disent les philosophes, est la fleur de tous les métaux, - espère retrouver l’existence, grâce à la vertu particulière des eaux qui ont provoqué sa mort. S’il ne peut extraire son image de l’onde qui l’emprisonne, celle-ci lui permettra de la matérialiser en un « double » chez lequel il retrouvera conservées ses caractéristiques essentielles. |