Terme | Définitions |
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GNOSE | [d’Hooghvorst, C., Le Livre d’Adam, Beya, 2008, p. 101] 1 – Le terme grec gnîsijemployé par Jésus signifie « connaissance expérimentale de la divinité » ; il procède du verbe gignèskw, « connaître », de la même racine que g…gnomai(gignomaï), « naître ». La connaissance de Dieu et l’amour de Dieu sont habituellement mis en opposition, comme si la connaissance devait exclure l’amour. Connaissance implique renaissance, connaître, c’est « naître avec », ou « être régénéré », où l’on retrouve l’étymologie primitive gn, gn, du grec ge…nomai(geinomai), « naître »,gšnoj (genos), « race », « lignée », etc. C’est ainsi qu’il n’existe de véritable gnose sans régénération, c’est-à-dire sans mort et résurrection. La gnose ou connaissance ne se situe pas sur le plan de la spéculation intellectuelle, mais constitue l’accomplissement de la réalisation, et se transmet en secret de maître à disciple. Tel est le mystère ésotérique. [note 4 : « Connaissance » (du latin cum et nascor) signifie « naître avec l’aide de quelque chose »]. [Corbin, Henri, En islam iranien, aspects spirituels et philosophiques (tome ll), Gallimard, 1971, p. 258-259] 2 – On entend dire parfois que le gnostique « prendrait la fuite » devant le monde et partant irait à rebours du « sens de l’histoire ». Un tel jugement n’est qu’une pétition de principe. S’en contenter, c’est supposer résolu ce qui est en cause (le sens même du « phénomène du monde ») et ce qui motive justement la contestation dont la gnose porte témoignage. Se sent étranger à ce monde celui qui s’est éveillé à la conscience que son origine et sa finalité sont ailleurs. Se sentir « chez soi » en ce monde-ci, c’est justement la tragédie dénoncée par toutes les gnoses. |