[Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 204]

1 – En vérité, nos pensées sont plus puissantes que les astres et les éléments. Elles prévalent contre le ciel et la terre. Nos pensées sont libres, elles ne subissent aucune loi. La liberté de l’homme est dans ses pensées. Elles surpassent la lumière de la nature. La force qui émane d’elles n’appartient ni aux éléments ni aux astres. Lorsque notre esprit a été régénéré, nos pensées dominent le ciel et la terre. Dès lors, pourquoi ne feraient-elles pas ce que font les éléments et les astres ? L’idée cachée dans la tête du forgeron conduit sa main et son marteau, ainsi elle crée un ouvrage conforme aux règles de l’art. Pourquoi, par elles-mêmes, nos pensées ne feraient-elles pas des œuvres aussi parfaites ? Elles en sont naturellement capables. Les pensées de l’homme créent un ciel nouveau et de ce firmament elles font rayonner une force qui engendre des arts nouveaux. Si ces derniers n’avaient pas la même valeur que les anciens, l’humanité ne pourrait plus innover. En dehors des influences astrales, c’est à cette source que les hommes puisent leur savoir-faire. Qui veut réaliser quelque chose, se crée un ciel nouveau et l’ouvrage en sera le fruit. Si donc ce ciel nouveau agit pour nous communiquer des aptitudes, pourquoi la même force n’habiterait-elle pas les adeptes des arts incertains.