Terme | Définitions |
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GABRIEL | [Djalâl al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis, Paris, Albin Michel, 1988 (« Spiritualités vivantes »), p. 129] 1 – Tu es le maître des anges et le messager du prophète. Tu as eu des révélations. Tu es un ange supérieur car tu insuffles l’esprit à l’âme tout comme Izrafel insulte l’âme au corps. Lorsqu’il souffle dans sa trompette, le corps se ranime mais quand c’est toi qui embouches la trompette, le cœur ressuscite à la lumière. Michaël nous fournit la nourriture du corps, mais toi, tu nourris le cœur ! De même que la miséricorde l’emporte sur la colère, toi tu l’emportes sur Azraël ! [Corbin, Henri, En islam iranien, aspects spirituels et philosophiques (tome ll), Gallimard, 1971, p. 137] 2 – L’ange Gabriel a deux ailes, nous y est-il dit : l’aile droite, tournée vers l’être, est lumière pure et absolue ; c’est celle dont émanent nos âmes. L’aile gauche, tournée vers le non-être, porte une empreinte ténébreuse, l’ombre dont provient le monde du mirage et de l’illusion. 3 – Selon les Hébreux, deux mots désignent la force : « El », terme qui s’utilise pour désigner Dieu et « Geburah », nom de la cinquième « sephirah » et qui dérive de « Geber », homme, mâle, force virile, coq. « Geburah » est la force ou la puissance de Dieu qui se manifeste principalement sous son aspect de rigueur […]
Gabriel (« Geber-El » signifie la force ou la vertu de Dieu) nous parait correspondre à « la Vertu du Très-Haut ». Le mot vertu vient du latin « virtus » pouvoir, courage, force. Si nous nous arrêtons à l’étymologie, en surmontant son apparente complication initiale et en l’étudiant un peu plus à fond, nous découvrons beaucoup de choses. Ce mot semble procéder de l’ancienne racine « ver », terre, de laquelle dérivent des mots tels que « vernaculus », esclave, né dans le pays. Selon Court de Gébelin, « ver » vient de « var », mot celte qui signifie eau.
Du mot « ver » originel est venu « ver, ris », le printemps. L’annonciation à Marie, le moment où elle reçut la visite de Gabriel, se situe au printemps. L’Ange, au début de son entrevue, lui dit : « Ne crains pas, car tu as trouvé grâce devant Dieu » (Luc I, 30). Cette crainte est très curieuse, si nous constatons que le verbe « vereor », dérivé de « ver », signifie : avoir une crainte mêlée de respect, craindre, respecter. De ce mot dérivent des termes comme : « reverendus », digne de respect, révérence.
Marie a trouvé « grâce » devant Dieu, peut-être parce que la quatrième « Sephirah », celle qui fait face à « Geburah » et qui est d’une certaine manière son contraire, est « Hesed » qui désigne la grâce de Dieu dans son aspect d’amour et de miséricorde.
De « ver », printemps, dérivent aussi le verbe « vireo », croître, être fort, reverdir, l’adjectif « viridis », vert, qui croît et aussi le mot « viriditas », verdure, force, vigueur.
Si nous nous référons à l’hébreu, nous constatons que la vertu est désignée par le mot « Segulah » dérivé du verbe « sagel » : obtenir, gagner, récolter le nectar. Notons que ce terme signifie aussi « or précieux » ; nous voyons là que la vertu est supérieure à l’or vulgaire, comme nous l’indique un refrain populaire espagnol, probablement de provenance hébraïque : « L’or luit et la vertu reluit ». De ce même verbe procède le mot « segel » qui signifie violette. Nous voyons donc qu’il existe une relation entre la vertu, le don printanier et la violette. Selon les alchimistes, la violette, fleur hermaphrodite qui fleurit au printemps, est le symbole du Rebis ou matière première de l’œuvre.
Un autre terme latin « virus, us », semble aussi avoir une relation avec Marie. « Virus » signifie verdure, jus, mais aussi amertume, l’amertume des fruits qui ne sont pas mûrs. Signalons seulement que Marie, Miriam, procède de l’hébreu « mara », amertume, de « mar », amer, triste, mot qui signifie, désolé, abandonné et aussi : houe, bêche, termes en relation avec la culture et l’agriculture. Il s’agit de l’amertume de la terre qui n’a pas été fécondée et qui est comme un désert […].
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