Terme | Définitions |
---|---|
ÉPÉE | [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 52] 1 – Rapprocher les deux substantifs latins Ens, être, objet et Ensis, fer de l’épée, glaive, combat. [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 169] 2 – Dans le labeur alchimique, le rôle de l’agent mâle, pénétrant la matière grave, c’est-à-dire la pierre brute qu’il convient d’équarrir, est toujours figuré par la lance ou l’épée ; l’une ou l’autre utilisée par le chevalier, au cours de son combat contre le dragon. [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 2, Pauvert, 1964, p. 166] 3 – L’épée qui blesse, la spatule chargée d’appliquer le baume guérisseur, ne sont en vérité qu’un seul et même agent doué du double pouvoir de tuer et de ressusciter, de mortifier et de régénérer, de détruire et d’organiser. Spatule en grec se dit sp£qh ; or ce mot signifie également glaive, épée et tire son origine de sp£w, arracher, extirper, extraire. Nous avons donc bien ici l’indication exacte du sens hermétique fourni par la spatule et l’épée. [Contoléon, C., « Panoplie d’Agamemnon » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 775] 4 – Après avoir donné à l’homme l’esprit intelligent, Cinyras, la puissance active, lui donne également l’instrument convenable pour que l’esprit agisse par lui ; et cet instrument, c’est la parole proférée, par laquelle il s’instruit et enseigne. Il est signifié par l’épée, car de même que l’épée divise et rend distinctes les choses liées et indistinctes, de même la parole rend distinct ce que l’esprit pense et éprouve, quand elle est prononcée en passant par la poitrine et la trachée-artère ; car elle prend forme dans l’intimité de l’esprit. [Corbin, Henri, En islam iranien, aspects spirituels et philosophiques (tome ll), Gallimard, 1971, p. 234] 5 – L’Épée est celle de l’Ange de la mort, qui d’un seul coup brise la « cotte de maille », lorsque celle-ci a fini de rendre ses services. Ce coup est d’une souffrance inconcevable pour le non-initié, celui qui n’a pas consacré sa vie à passer par l’épreuve de la mort mystique. En revanche, pour celui qui a trouvé la Source de la Vie et s’est baigné dans cette Source, la cotte de maille est devenue si souple qu’il est insensible au coup porté par l’Épée. Voir aussi : Miel 1 [Eustathe, « Commentaires sur l’Odyssée » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 616-617] 6 – Il brandira donc contre Circé-la-volupté son épée, c’est-à-dire la parole (lÒgo$) qui a du poids et qui tranche le mal. (note : Cf. Paul, Hébreux, 4, 12 : « La parole (lÒgo$) de Dieu est vivante, efficace, plus tranchante qu’une épée à double tranchant ».) |