Terme | Définitions |
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DRAGON | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 2, Pauvert, 1964, p. 191] 1 – Chargé de surveiller l’enclos merveilleux où les philosophes vont quérir leurs trésors, le dragon passe pour ne jamais sommeiller. Ses yeux ardents demeurent ouverts. Il ne connait ni repos ni lassitude et ne saurait vaincre l’insomnie qui le caractérise et lui assure sa véritable raison d’être. C’est d’ailleurs ce qu’exprime le nom grec qu’il porte. Dr£kwn a pour racine dšrkomai, regarder, voir, et par extension vivre, mot voisin lui-même de derkeun»j, qui dort les yeux ouverts. La langue primitive nous révèle à travers l’enveloppe du symbole, l’idée d’une activité intense, d’une vitalité perpétuelle et latente enclose dans le corps minéral. Les mythologues nomment notre dragon Ladon, vocable dont l’assonance se rapproche de Laton, et que l’on peut assimiler au mot grec L»qw, être caché, inconnu, ignoré, comme la matière des philosophes […]. [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 475] 2 – Ce dragon étant un feu, suivant l’expression de Raymond Lulle, il n’est pas surprenant qu’on ait feint que celui de la Toison d’or en jetait par la bouche et les narines. On ne peut réussir à le tuer qu’en lui jetant dans la gueule une composition narcotique et somnifère ; c’est-à-dire qu’on ne peut parvenir à la putréfaction de la matière fixée, que par le secours et l’action de l’eau mercurielle, qui semble l’éteindre en la dissolvant. Ce n’est que par ce moyen qu’on peut lui arracher les dents, c’est-à-dire la semence de l’or philosophique, qui doit être ensuite semée. |