Terme | Définitions |
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SONGE | [Feye, S., Fil d’Ariane, n°15 p. 41 et 49] 1 – Impossible donc de discerner d’après les indications de l’auteur si le songe provient de Dieu ou de l’homme. Par contre, Artémidore propose trois étymologies du mot songe (Ôneiroj) : soit en intervertissant des lettres, on obtient Ôrinoj, du verbe Ñr…w (mettre en mouvement), parce que le songe « met l’âme en mouvement ». Soit en décomposant la vocable Ñv et e‡rw dans le sens que le songe dit (e‡rei) ce qui est (Ñv). Et Artémidore de citer dans l’Odyssée d’Homère le passage où le devin Tirésias, évoqué du séjour des morts par Ulysse, confesse à celui-ci : « Je te dis (e‡rw) des choses infaillibles (Od. XI, 137) […]. Alors que le sommeil ordinaire est inconscient (ou subconscient, diraient les psychologues), le songe, fruit de la véritable méditation et du libre choix de Dieu est, lui, hyper-conscient. [Eustathe, « Commentaires sur l’Iliade », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 471] 2 – Tous les songes ne sont pas trompeurs, mais […] certains pourraient être issus de Zeus, ceux qu’on appelait « envoyés de Zeus ». Ces songes-là sont à proprement parler des Ôneiroi (« songes »), parce qu’ils disent ce qui est (tÕ ×n e‡rontej), c’est-à-dire la vérité. Un tel songe est appelé aussi Ñmf» (« oracle »), parce qu’il manifeste ce qui est (tÕ ×n fa…nein). Si on lit ti Ônar (« un certain songe »), on pense simplement au songe dans un sens particulier ; si on lit te Ônar (« et un songe »), on lui donne semblablement un sens spécifique, puisque le mot est indéfini, étant dépourvu de l’article défini ; mais si on lit tÕ Ônar, « le songe », c’est-à-dire tout songe, on ne lui attribue pas un sens particulier mais général. Voir aussi : Voile 3 |