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  • Yehouda Ashlag | Le désir de Cabale (3) | Fil d'Ariane, 1988, n°34

Le désir de Cabale 
Rabbi Ashlag
Traduction de Stéphane Feye
 
Cette doctrine est enseignée dans les livres anciens
Dans les livres de Moïse et de Jésus.
Coran, Sourate 87, 18

Rabbi Ashlag nous introduit maintenant dans le mystère incroyable de la résurrection des morts. Dans ce texte, résurrection et cabale sont identifiées : il s’agit d’un secret scientifique expérimentable même ici-bas.

N’est-il pas dommage que les Chrétiens, qui ont pendant tant de siècles insisté sur ce mystère de la résurrection, ne s’intéressent pas à la cabale ? Peut-on véritablement blâmer les Juifs d’étudier avec amour un mystère que les Chrétiens ne font qu’enseigner ? Ne peut-on espérer réunir un jour les quelques-uns qui, de part et d’autre, s’y intéressent vraiment, tout en laissant s’entredéchirer à loisir ceux qui, de part et d’autre, s’en moquent complètement de manière ouverte ou déguisée ?

Cet espoir se réalisera certes, si pas dans ce monde (avec les moyens diplomatiques, politiques et pourris destinés aux grandes masses), du moins dans l’autre, celui de la résurrection, celui des élus et des croyants véritables !

*

Préface à l’édition du Zohar (suite)

25. C’est ici qu’entre en jeu notre problème n° 5 qui va trouver sa solution.

Le corps, avions-nous dit, est tellement dépravé, qu’il doit d’abord être réduit en poussière, si l’on veut que l’esprit trouve son état de pureté absolue. Mais, dans ce cas, pourquoi ce corps revient-il se présenter à la résurrection des morts ? Et nos sages* d’ajouter par dessus le marché que les morts ressusciteront avec leur infirmité, de façon à ce qu’on ne puisse pas dire : « c’est un autre » (Zohar, section Emor, 91). C’est pour le moins déconcertant !

Pour bien comprendre cette histoire, repartons de l’état 1, du projet de la création lui-même, et rappelons les points essentiels de notre exposé antérieur :

Le projet, c’est de réjouir les créatures.

Pour ce faire, il fallait absolument créer un désir exagérément grand, condition nécessaire à l’obtention de toute cette merveilleuse abondance prévue dans le projet. La jouissance étant fonction de ce désir, l’un est la mesure de l’autre et donc, les deux sont équivalents (cf. supra 6 et 7, nota bene).

Ce grand désir de recevoir est à lui seul toute la matière nouvelle qu’Il* ait créée. C’est un ouvrier parfait qui ne fait rien de superflu ; Il* n’a donc besoin de rien de plus pour réaliser son projet et pour accomplir sa volonté. C’est ce qu’on récite dans le cantique de l’Union : « Parmi toute son œuvre, tu n’as pas oublié, ni diminué, ni augmenté une seule chose. »

Cet immense désir de recevoir a été complètement ôté du rang de la Sainteté pour être placé dans le rang des mondes d’impureté. C’est ce qui a provoqué la réalité des corps, leur nourriture et toutes leurs acquisitions dans ce monde.

Ce processus continue jusqu'au moment où l’homme atteint 13 ans[1]. Là, par le commerce de la Torah, il commence à obtenir un esprit de Sainteté fourni cette fois par le rang des mondes de Sainteté, et cela selon la capacité même de l’esprit de Sainteté qu’il aura obtenue.

Pendant la durée des 2000 ans qui nous sont donnés à pratiquer la Torah et les commandements, le corps (c’est-à-dire le désir exagéré de recevoir qui est en lui) ne profite d’aucune restauration. Notre pratique ne restaure que l’esprit, qui monte alors dans les degrés supérieurs (la Sainteté et la Pureté). Autrement dit, cela n’a pour effet que d’agrandir le désir de combler (qui est confondu avec l’esprit).

Et c’est ce qui fait que le corps, lui, finit par mourir, être enterré, et se décomposer, puisqu’il ne reçoit pour lui-même plus aucune restauration…

Si tout en restait là, s’il était possible que cet immense désir de recevoir fût finalement éliminé du monde, alors (à Dieu ne plaise !) le projet de la Création ne se réaliserait tout simplement pas : impossible de réjouir les créatures ! impossible qu’elles reçoivent tous les plaisirs dont Il* avait projeté de les régaler ! C’est logique, puisque le désir de recevoir et la jouissance sont équivalents, ils montent dans un seul tuyau. Si l’un diminue, l’autre aussi – si l’un s’éteignait, l’autre ferait de même. C’en serait fini de la jouissance et des délices de la cabale !

26. Mais, nous l’avons dit, l’état 1 conditionne totalement l’état 3 qui manifeste toute la perfection du projet de la création (l’état 1). Il n’est pas possible que cette réalisation fasse défaut d’une manière ou d’une autre (voir plus haut, 15). C’est pourquoi l’état 1 rend inéluctable la résurrection des corps des morts. En d’autres termes, leur immense désir de recevoir, consumé, détérioré et putréfié dans l’état 2, doit forcément être disposé à revivre de nouveau, dans toute sa dimension exagérée, dans toute son immensité, sans aucune limite quelle qu’elle soit, c’est-à-dire avec toutes les infirmités que possédait ce désir de recevoir.

Et c’est alors que commence un nouveau labeur qui consiste à transformer cet immense désir de recevoir, de manière à ce qu’il ne soit plus disposé qu’à combler ; mais alors nous avons gagné deux choses :

Nous avons un lieu pour recevoir tout le bien, la jouissance et la tendresse du projet de la création, du fait que nous avons un corps très démesuré par son désir de recevoir ; et les délices ont une mesure équivalente ! (voir plus haut).

Notre cabale (réception), dans ce cas, ne consiste plus seulement à combler et à contenter l’esprit de notre Créateur. Non, elle est considérée comme une abondance totale (voir plus haut, 11), ce qui nous fait arriver en plus à cette identité de forme qu’est la devequout (fixation). Cette fixation, c’est notre forme dans l’état 3. Voilà comment l’état 1 conditionne totalement la résurrection des morts.

27. D’autre part, il est certain qu’une résurrection des morts qui arriverait avant la fin de l’état 2 ne serait pas normale[2] ; il faut vraiment attendre que la totalité de la restauration soit proche.

Dès que nous aurons réussi à dépouiller notre immense désir de recevoir, que nous l’aurons extirpé et que nous aurons reçu le désir d’uniquement combler, dès que nous aurons atteint tous les degrés prodigieux de l’esprit (surnommés : esprit, souffle, âme, vie, unité[3]) à force de travailler à l’extraction de ce désir de recevoir, dès ce moment nous serons arrivés à un accomplissement tellement grand, qu’il deviendra alors possible de revenir en arrière et de ressusciter le corps avec tout son immense désir de recevoir.

Et il n’est plus question pour nous de souffrir encore aucun dommage de lui en renonçant à notre fixation ; au contraire, nous nous renforçons par lui et nous y plaçons la forme  abondance comme on l’a dit plus haut.

À vrai dire, avec n’importe quel défaut particulier dont on veut se débarrasser, la marche à suivre est la même : au début on doit l’écarter franchement jusqu’au moment extrême où il n’en reste plus rien. Ce n’est qu’après cela qu’on peut le reprendre et l’amener dans une voie modérée. Mais tant que nous ne l’avons pas supprimé entièrement de nous, il est tout à fait impossible de l’amener au chemin tempéré que l’on désire.

28. C’est donc bien cela que disaient nos Sages* : que les corps ressusciteraient d’abord avec leur difformité, pour être guéris ensuite. Ce corps qui commence par se présenter à la résurrection, c’est, ne l’oublions pas, cet immense désir de recevoir qui n’a plus aucune limite, puisqu’il s’est agrandi sous le rang des mondes d’impureté avant qu’on ne parvienne à le purifier par la Torah et les commandements. C’est bien cela, avec toute sa difformité.

Ce n’est qu’alors que nous entreprenons un nouveau labeur, en introduisant ce désir immense de recevoir dans la forme abondance. Alors, il est guéri, puisqu’il a atteint maintenant l’identité de forme !

« Afin qu’on ne dise pas : c’est un autre » racontent nos Sages. Quel en est le sens ?

Mais c’est afin qu’on ne dise pas de lui qu’il a une autre forme que celle qu’il avait dans le projet de la création. Car le voilà enfin, ce désir immense de recevoir, totalement conforme, et disposé à recevoir tout le bien prévu. Bien sûr, il a été entre temps soumis aux écorces et à la purification, mais finalement, c’est bien lui, ce n’est pas un autre corps. Car s’il était dans une proportion moindre, en quoi que ce soit, il serait vraiment  comme un autre ; il ne serait pas du tout apte à recevoir tout le bien médité lors de l’état 1, lors du projet de la création. Examinez bien cela !

29. Ces explications ouvrent à présent une porte : celle de notre deuxième question : quel est notre rôle dans la chaîne de la réalité du salut dont nous sommes de petits anneaux, pendant la durée de notre courte vie ?

Eh bien, sachez que durant 70 ans, notre labeur se répartit en quatre étapes :

Première étape : elle sert à obtenir le désir de recevoir exagéré, sans limites, dans toute sa dimension corrompue, du fait qu’il est aux mains du rang des quatre mondes (émanation, création formation, action) d’impureté. En effet, si nous ne le possédions pas en nous ce désir dépravé de recevoir, il serait tout à fait impossible de le redresser. Personne ne peut corriger ce qu’il ne possède pas en lui. C’est pourquoi, la portion du désir de recevoir telle qu’elle est imprimée dans le corps dès la source, à la naissance, n’est pas suffisante à elle seule pour éclairer le monde. Il faut en outre qu’elle soit le siège des écorces impures, et cela pendant au moins 13 ans. Autrement dit, les écorces devront y exercer leur empire et y placer leurs luminaires. En effet, les lumières de ces écorces ne cessent d’amplifier le désir de recevoir de ce corps. Toutes les satisfactions ou les « remplissages » que les écorces fournissent à ce désir de recevoir n’ont pas d’autre effet que de l’amplifier et d’augmenter sans arrêt son exigence. À la naissance, par exemple, il a un certain appétit, dans une certaine mesure et pas plus. Mais dès que « l’autre côté » (l’empire du Diable) lui a rempli cette mesure, aussitôt le désir de recevoir se gonfle et se met à désirer deux cents fois plus. À peine « l’autre côté » l’a farci de ces deux cents parts, le désir se dilate et se met à convoiter quatre cents parts. Si, par la puissance de la Torah et des commandements il ne parvient pas à purifier ce désir de recevoir et à le transformer en désir de combler, ce processus continue indéfiniment au fil des années de sa vie.

C’est ce qui fait qu’il n’y a personne qui meure en ayant en main la moitié de ce qu’il désire[4]. On constate alors qu’il se trouve au pouvoir de « l’autre côté » et des écorces, dont le rôle est d’amplifier et d’augmenter son désir de recevoir jusqu’à ce qu’il soit démesuré, sans la moindre limite ; et cela fournit à l’homme toute la matière sur laquelle il doit travailler pour la corriger.

30. Deuxième étape : Elle se situe à partir de 13 ans et au-delà. C’est alors qu’intervient la puissance du  point qui se trouve dans son cœur [5]. Il s’agit du secret de l’arrière de l’esprit de Sainteté qui s’était revêtu de son désir de recevoir au moment de sa naissance mais qui ne commence à se réveiller qu’au bout de 13 ans (c’est le sens de ce qui a été dit plus haut).

Dès lors, il commence à entrer sous la domination des mondes de Sainteté, pour autant qu’il vaque à la Torah et aux commandements. Pendant tout ce temps, sa fonction fondamentale est d’atteindre et d’agrandir le désir de recevoir spirituel. En effet, depuis sa naissance, son désir de recevoir ne tendait que vers la matière. C’est ce qui fait que bien qu’il soit parvenu, avant les 13 ans, à exagérer son désir de recevoir, la grandeur de celui-ci n’est pas encore arrivée à son comble. Non, ce n’est que par la spiritualité que la racine du désir de recevoir devient immense.

Prenons un exemple : avant les 13 ans, son désir de recevoir a envie d’engloutir toute la richesse et la gloire de ce monde-ci qui est matériel. Mais il est manifeste pour tout le monde que cela n’est pas un monde éternel pour lui. Pour tout un chacun, ce n’est qu’une ombre qui passe, disparaît, et ensuite n’est plus[6] ! Mais tel n’est pas le cas s’il atteint l’immensité du désir de recevoir sprituel, parce que dans ces conditions, c’est tout le bien et la richesse du monde à venir spirituel qu’il veut engloutir, et cette acquisition est pour lui perpétuelle, éternelle, pour toujours, à jamais ! Ainsi donc, la racine du désir de recevoir exagéré n’est portée à son comble que par un désir de recevoir spirituel.

C’est de cela qu’on parle dans les Tiqounim Chadeshim 97, 72, à propos du verset : « et à la sangsue sont deux filles : donne, donne ! » (Proverbes XXX, 15)

La sangsue, lit-on dans ce commentaire, c’est : la géhenne ; pris au piège dans cette géhenne, les pécheurs crient comme un chien : « hav, hav ! » (donne, donne !), c’est-à-dire : donne-nous la richesse du monde du jugement, et : donne-nous la richesse du monde à venir[7].

Et pourtant, malgré tout, ce degré (cette deuxième étape) est considéré comme n’ayant pas plus de valeur que le premier[8]. Car mis à part le fait qu’il permet à l’homme d’obtenir la vraie dimension du désir de recevoir et qu’il lui procure tout ce qu’il faut comme matière à travailler, ce degré n’est qu’un stade intermédiaire vers la gratuité. Nos sages* l’ont bien dit dans le traité Pessahim 50, 72 : « Toujours l’homme vaquera à la Torah et aux commandements, même sans gratuité ; car du sein de la non-gratuité est venue la gratuité. »[9]

C’est donc dans ce sens qu’on estime saint ce stade qui vient après les 13 ans. Il s’agit du secret de la « Servante de Sainteté qui s’approche de sa Maîtresse ». Et cette Maîtresse, c’est le secret de la Shekinah (présence Divine) sainte. En effet, la servante amène cet homme à la gratuité qui le rend digne de la résidence de la Shekinah.

Et pour dire vrai, il faut qu’il emploie toutes ses ressources pour en venir à la gratuité désintéressée, car s’il ne s’y résout pas et qu’il n’y arrive pas (à Dieu ne plaise !), il tombe fatalement dans le piège de la servante opposée, de la servante impure, dont l’ouvrage consiste à entortiller et à décontenancer l’homme de façon à ce que la non-gratuité l’amène à la non-gratuité ! Cette servante impure, on en parle dans les Proverbes: « Et une servante qui prendra l’héritage de sa maîtresse » (Proverbes XXX, 23). C’est qu’elle ne permettra pas à l’homme d’approcher de la Maîtresse, qui est la Shekinah Sainte !

Au dernier stade de cette étape, cet homme s’éprend d’une grande passion pour le Saint, béni soit-Il, tout comme un voluptueux qui tombe amoureux, pris par un désir physique, au point que sa passion ne quitte plus ses yeux ni le jour ni la nuit, comme dit le poète : Par mon souvenir en lui, il ne me permet pas de dormir[10].

C’est alors qu’il est dit de lui : « Et arbre de vie est un désir accompli » (Proverbes XIII, 12). Le secret de l’arbre de vie, ce sont les cinq degrés de l’âme. Ils durent 500 ans, puisque chaque degré fait 100 ans. Autrement dit, grâce à chacun de ces degrés, il aura reçu au complet les 5 expériences, à savoir : esprit, souffle, âme, vie, unité. Ce sont ces 5 aspects qui illuminent la troisième étape[11].

Troisième étape : Il s’agit du service désintéressé de la Torah et des commandements.

Cela signifie un labeur visant à combler et non à recevoir une récompense. Ce travail purge son désir de recevoir pour lui-même et le transmue en désir de combler. En effet, l’aptitude à recevoir les 5 parties de l’esprit (appelées esprit, souffle, âme, vie, unité – nous y reviendrons plus loin au chapitre 42 – est fonction de la purification du désir de recevoir (voir plus haut, ch. 23). Impossible donc pour ces cinq parties de se revêtir du corps tant que le désir de recevoir domine en lui. Ce corps a beau être en pleine transformation, ou n’avoir même peut-être plus qu’une légère différence par rapport à l’esprit, le revêtement n’a lieu que lors de l’identification parfait de forme. En fait, les deux phénomènes (revêtement et identification) sont équivalents (cf. plus haut, chap. 11).

Mais dès le moment où ce désir réussit à n’être plus que celui de combler et plus du tout de s’attacher à lui-même, automatiquement, il devient digne de l’identification aux 5 degrés supérieurs (esprit, souffle, âme, vie, unité). Ces 5 parties de l’esprit, qui proviennent de leur source située dans l’Ain-Sof*, dans l’état 1 (via les 4 mondes de Sainteté : Émanation, Création, Formation, Action) sont immédiatement attirées par lui, et elles s’en revêtent selon le degré.

Quatrième étape : Ce labeur amène à la résurrection des morts. Après avoir été abandonné au pouvoir de la mort et de la tombe, ce désir de recevoir réapparaît pour ressusciter. C’est un désir immense de recevoir, d’une imperfection extrême. C’est le secret de la phrase : Les morts revivront avec leur difformité (voir plus haut, 28). Et par la Cabale (réception), ils le transmuent en forme d’abondance. C’est ce dont nous avons traité ici en long et en large.

À vrai dire, le fait que ce labeur-là leur soit donné dès leur vie d’ici-bas constitue un précieux trésor bien particulier[12] !

Il nous reste maintenant à répondre à notre sixième question du début : Nos Sages* disent que tous les mondes, supérieurs et inférieurs, n’ont été créés que pour l’homme. Apparemment, il est plutôt surprenant que ce soit pour ce petit homme que le Créateur* se serait donné la peine de les créer, ces mondes, quand on pense que face à la réalité qu’il a devant lui ici-bas, il représente à peine un cheveu minuscule. A fortiori vis-à-vis des mondes supérieurs spirituels ! Le plus étonnant d’ailleurs, c’est la quantité de tous ces mondes spirituels formidables. Tous ces mondes innombrables pour ce petit homme ! Mais allons, pour quelle raison donc ?

Eh bien, vous devez savoir que l’esprit de notre Créateur* n’est satisfait que s’Il contente ses créatures ! Cela ne se produit que dans la mesure où ses créatures l’émeuvent et pressentent qu’Il est un Verseur d’abondance, une Procureur de plaisir. Pour Lui*, ce sont alors de grandes délices avec elles. C’est comme un père qui se réjouit avec son fils bien-aimé, dans la mesure où son fils ressent la grandeur de son père et perçoit sa puissance. Alors son père lui fait voir toutes les richesses qu’Il a préparées pour lui. Jérémie le dit : « Ephraïm est-il pour moi un fils chéri ou un enfant de délices ? Car une fois que j’aurai parlé en lui, je me souviendrai certainement encore de lui. Voilà pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; oui, j’aurai pitié de lui, oracle du Seigneur[13] ! » (Jérémie XXXI, 20).

Méditez profondément sur ce verset, et vous pourrez comprendre et connaître les immenses délices du Seigneur avec ces « comblés qui réussissent à l’émouvoir et à percevoir sa grandeur en toutes ces voies qu’Il a préparées pour eux au point d’en venir avec eux à la relation d’un père avec son fils chéri, comme un père avec son enfant de délices etc. 

Comme tout s’explique dans l’Écriture aux yeux de ceux qui comprennent !

Il n’y a pas à s’étendre sur ce sujet. Il nous suffit de savoir que c’est pour Son bon plaisir et pour ces délices-là avec ces parfaits-là qu’Il a jugé bon de créer tous les mondes, ceux d’en haut et ceux d’en bas tout à la fois, comme cela va nous être démontré.

Il l’a créé et l’a façonné d’après certaines proportions.

Il lui a facilité la voie pour le faire sortir des entrailles.

Il le fait mourir et il l’ensevelit dans le tombeau ;

Puis il le ressuscitera quand il voudra.

Coran, sourate 80,19

*



[1] À 13 ans, l’enfant juif devient religieusement majeur. Au cours de la cérémonie de Bar Mitsva, il se soumet aux commandements et lit pour la première fois la torah en public. Nous tenons à remercier ici chaleureusement le docteur R. Closset, spécialiste du Judaïsme, pour la gentillesse avec laquelle il nous a transmis ces renseignements.

[2] Quel que soit notre âge, ou notre caducité, ne désespérons donc pas ! Sarah avait 90 ans lorsque… Tous les Patriarches d’Israël étaient des Zikenim, des vieux !

[3] Les cinq degrés sont en Hébreu : wpn(nephesh), xvr (rouah), hmwn(neshamah), hyx(chayah), hdyxy (iechidah). Ils sont le secret de l’arbre de vie ­ cela sera expliqué plus loin.

[4] Ce processus infernal, nous l’expérimentons tous chaque jour, que nous le déguisions sous les euphémismes de "progrès, idéal, évolution, complexe, libération " ou que nous le percevions avec la lucidité poignante d’un Baudelaire : « C’est le diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. » Les Fleurs du Mal.

[5] C’est encore à l’amitié du docteur R. Closset que nous devons l’explication suivante : il s’agirait de « la force de l’intuition ponctuelle qui est dans le cœur de l’être humain ». Ce serait aune allusion au point que l’on retrouve dans la lettre ב, la première lettre de la Torah.

[6] Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé éd. Les Amis de Louis Cattiaux, Bruxelles 1991. xxxvii, 7’ : « … car la gloire du monde est une fumée qui se disperse dans les ténèbres … »

[7] Nous ne savons si l’on peut rapprocher ce double « aboiement » des deux chiens figurant sur la lame du Tarot : « la lune ». Seul un connaisseur pourrait nous le confirmer. Quant au chien qui traque le postérieur du « Mat », serait-il un de ces deux-là ? Nous posons la question.

[8] Op., cit., Le Message Retrouvé xviii, 7 : « Il nous faut devenir indifférents aux biens matériels et comme absents aux dons spirituels, afin de pouvoir goûter pleinement la béatitude de l’union divine  »

[9] Nous avons volontairement gardé le caractère concis de cette phrase magnifique du Talmud. En langage plus développé, on pourrait traduire : L’homme vaquera toujours à la Torah et aux commandements, même si ce n’est pas de manière désintéressée, car à force de le faire dans un but intéressé, il finira par le faire gratuitement. Voir dans E. d’Hooghvorst, Le Fil de Pénélope tome I, éd. La Table d’Emeraude, Paris 1996, Le vase d’or fin, p. 259 et suiv.

[10] L’auteur ne donne pas de référence pour cette citation. La fin du verset rappelle cependant : « Mais la satiété du riche ne lui permet pas de dormir » Ecclésiaste V, 11.

La racine rkz (souvenir) indique également le sexe masculin, ce qui, dans le contexte, donnerait un sens plus « précis » à ce vers du poète…

Ajoutons ce mot de Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé xx, 73 : « Qui se souvient de Dieu aime Dieu … ».

[11] Sur ces 5 degrés de l’esprit saint, déjà mentionnés, cfr. Le Bahir, Le Livre de la Clarté  Collection « Les Dix Paroles » ­– Verdier 1983. fragment 53, p. 48.

[12] On voit que le mystère de la résurrection peut être, dans certains cas, connu dès ici-bas. Même si la chose est bien singulière, rien n’empêche les croyants de préparer dès maintenant cette résurrection : par la Torah et les commandements ! Et, sais-on jamais…

[13] Ceux qui ne conçoivent Dieu que comme une force neutre et mécanique ne connaissent pas Dieu. Certains occultistes savent cela, car on en voit des traces dans leurs écrits.

 

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