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Syncrétisme - Panthéisme - Traditionnalisme
- Le Fou du Roi
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Voilà trois notions qui seraient intéressantes à différencier !
Avis aux amateurs, je crois que ça risque d'être rigolo --
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- Thalie
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Pour ce que j'en ai compris, voici deux notions :
- SYNCRETISME : on estime que les peuples ont de tout temps eu des contacts. Ces contacts expliquent qu'on retrouve des morceaux de traditions très semblables dans des peuples différents. Leur ressemblance n'est donc due qu'à des reprises et des échanges de type culturel.
- UNIVERSALISME : il y a une expérience unique, universelle, qui peut être réalisée par divers peuples à des époques différentes. On explique donc les similitudes (entre un mythe grec et un mythe mexicain, entre un conte russe et un passage du Zohar) par le fait que leurs auteurs ont connu la même vérité.
Voilà ce que je crois avoir compris....
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- Le Fou du Roi
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Et ... est-ce que l'universalisme est panthéiste ?
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- Pantout
Je sais que les théologiens chrétiens ont souvent aboyé contre le panthéisme. Si ce dont je crois me souvenir est juste, cette doctrine affirmerait que Dieu (THÉOS) est "tout", (en grec: "PAN") ou que "Tout" est Dieu, et donc avec la création.et tout l'Univers. Ce serait un peu comme si on niait la différence entre le Créateur et le créé, ou entre la NATURE et la RÉVÉLATION.. Je crois que dans tout cela il y avait une grande préoccupation de montrer que les Païens ne pouvaient que s'être trompés dans leur enseignement puisqu'ils n'étaient pas censés avoir reçu la vraie révélation...
Mais l'étude du personnage du dieu grec "PAN" doit certainement ouvrir des horizons à celui qui n'est pas sectaire. Car, est-il besoin de le rappeler, affirmer constamment que les autres se trompent, ne renforce en rien la justesse de notre perception de la vérité. C'est presque toujours, au contraire, une marque de faiblesse de celui qui a peur de ne pas vraiment croire assez.
Le dieu Pan aux pattes de bouc (qui sont fendues comme la lettre Y donnant deux sens en une seule lettre) donnait la terreur "PANIQUE". C'est donc grâce à lui que l'on éprouve la CRAINTE qui est le commencement de la sagesse. Il jouait aussi de la flûte à 7 tuyaux comme un bon berger. Ceux qui le connaissent sont probablement sur le bon chemin pour connaître le Christ...
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- Le Fou du Roi
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Voilà qui donne un point de vue tout différent ! Je croyais effectivement que le Panthéisme consistait en la croyance que dieu était en tout et donc que Dieu était dans, voire était la nature (la création) même. Que Dieu était les arbres, la terre, etc... ce qui me semblait hérétique. Mais je me demandais si ce n'était pas plutôt l'animisme ça !? Quel micmac...
A ce propos, dans la lettre aux néophytes, je lis ceci :
Quel que soit le nom que l’on lui donne, l’âme du monde se trouve dans l’air que nous respirons. Cette notion peut paraître étonnante, et pourtant, si l’homme peut rester un mois sans manger et plusieurs jours sans boire, il ne survit que quelques minutes sans respirer. C’est bien la preuve qu’il se trouve dans l’air quelque chose qui dépasse l’ordre du mécanique ou du chimique, quelque chose qui donne la vie. D’après nous, cet être vit et pense.
Je trouve cela très curieux. L'âme du monde, on dirait que c'est Dieu dans ce texte !!? Ou bien serait-ce plutôt Isis qui nous permet de "dégeler" le Dieu en nous ? Si l'âme du monde est Isis, alors qu'est (et où est) Dieu ? Dans cet article on semble situer et définir l'âme du monde (partout où il y a de l'air en somme ?) et laisser Dieu de côté !?
J'ai entendu dire que le mot dieu est anagramme de Vide et qu'en réalité le nom "Dieu" ne veut rien dire. Qu'il faut entendre Dieu selon ses attributs ou spécificités? Telles qu'Élohim quand on parle du Dieu inconnaissable (Ein Soph), dieu de colère ou encore Adonaï pour le dieu gelé en nous (Osiris) et puis encore Elohim-IHVH etc. ? Ce serait aussi en partie la raison du pluriel Elohim ?
Drôle d'histoire pour mon éducation catholique !!! Moi qui le voyais en sandales sur un nuage, un cocktail à la main et avec une grande barbe blanche !
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- Pantout
La barbe blanche est réelle, car sa parole est pure.
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- Le Fou du Roi
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- Athanase Lynxe
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Le Fou du Roi écrit: Le cocktail aussi ?
Oui, le coq tel aussi.
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- Le Fou du Roi
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La barbe blanche est réelle, car sa parole est pure.
Ceci dit, je ne suis pas certain d'avoir capté ! La barbe est symbole de la parole et le blanc, la pureté je suppose...
Ah rien dans le glossaire à ce propose ! Une petite "définition" hermétique sur la barbe et pourquoi pas sur la blancheur !?
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- ibn al-3adam
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Chères sœurs et chers frères de la Quête,
une image m’est venue ce matin sous la douche ...
Je ne sais trop si j’aurais mieux fait de la laisser couler dans les eaux usées de Babylone-en-Brabant, mais je me suis dit que cela aurait au moins le mérite de relancer la discussion …
Je me suis figuré les différentes traditions comme des cartes indiquant un Trésor. Chaque carte représente ainsi un paysage plus ou moins différent, utilise une symbolique, une échelle et une légende plus ou moins différentes, mais pourtant toutes prétendent indiquer le même Trésor unique …
De nombreux éléments se retrouvent sur chacune de ces cartes : montagnes, rivières, îles, forêts, déserts, … mais pourtant rien ne permet d’être certain qu’elles décrivent toutes le même endroit. Au contraire, certaines cartes semblent situer le Trésor en pleine mer, et d’autres en plein désert …
La clé serait alors de comprendre que toutes ces cartes décrivent les différentes parties de la surface terrestres que sont ces traditions. Or, si elles indiquent toutes avec une égale justesse l’emplacement du Trésor sur leur propre parcelle de la circonférence du globe, c’est que le Trésor dont il est question se trouve au cœur de la sphère terrestre ! Ces cartes indiqueraient donc où creuser dans leurs propres régions, mais tous ceux qui creusent à partir de ces points finissent par se rencontrer, et élargir les galeries souterraines au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du centre …
Pour répondre à la question initiale à partir de cette image, je dirais que le « syncrétisme » est une posture qui tente de localiser le Trésor en superposant les cartes par transparence et en reliant vainement les emplacements indiqués, dans l’espoir de trouver le bon endroit sur la surface terrestre. Ou encore, qui tente de comprendre la légende d’une carte à partir d’une autre, sans remarquer qu’elles ont deux échelles différentes …
Quant au « Traditionalisme » (que j’entends ici au sens large et principiel, non pas comme se réclamant d’un courant ou d’un auteur défini), il serait plutôt le point de vue qui regarde ces différentes cartes depuis l’intérieur de la sphère, en s’efforçant de partir du centre et des larges galeries métaphysiques et symboliques pour remonter à la surface, et comprendre en profondeur chacune de ces cartes …
Un proverbe arabe dit dans ce sens : « Celui qui veut trouver de l’eau dans le désert doit creuser un seul puits profondément, car celui qui creuse plusieurs trous à la surface ne trouve que du sable » (ou quelque chose du genre ...)
Que Dieu nous guide hors de notre illusion, vers Lui !
Que Dieu nous guide en nous-même, vers Lui !
Que Dieu nous guide en Lui, vers Lui !
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- Thalie
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Bonsoir,
La douche est en effet un endroit bien inspirant, image du lieu où on reçoit la pluie fécondante du ciel....
Merci d'avoir partagé vos réflexions aquatiques très intéressantes. Je viens de lire ce soir (il n'y a pas de hasard pour les croyants bien sûr) l'extrait suivant d'Apulée (Métamorphoses, XI, 5, pp. 371), au sujet d'Isis : "Je suis la Nature, mère de toutes choses, dominatrice des éléments, source première des générations, (...), visage immuable des dieux et des déesses (...) Ma puissance est unique, bien que l'univers me vénère sous diverses formes, selon des rites variés, et sous de multiples noms".
Votre allégorie géographique m'a aussi remis en mémoire ces paroles de Louis Cattiaux (lettre 37 du Florilège épistolaire) : "R. Guénon... s’étonnait de rencontrer dans Le Message Retrouvé des rapprochements avec Lao T’seu, ce qui s’explique aisément, car en approchant le centre, il est naturel qu’à un certain moment, les marcheurs mettent leurs pas dans celui des prédécesseurs sans même le savoir, car il est presque impossible de faire autrement à cause de la route qui devient de plus en plus une jusqu’au centre où le nom est identique pour tous."
Bonne quête nocturne à tous, dans l'attente de la lumière divine.
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- ibn al-3adam
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Que la Paix soit sur vous !
Petit clin d'œil traditionaliste (ou syncrétiste, c'est selon ...) :
Le calendrier solaire catholique et le calendrier lunaire musulman tournent chacun dans un rythme bien différent.
Le Coran dit d'ailleurs : Il n'est pas donné au soleil de rattraper la lune, ni à la nuit de devancer le jour : chacun d'eux vogue dans son orbite (Cor. 36:40).
Mais ces deux rotations parallèles donnent parfois lieu à de belles conjonctions.
Ainsi, cette année les musulmans ont fêté la naissance du Prophète (sA) — le Mawlid al-Nabawî, qui est la plus grande fête des Soufis — la nuit du 24 décembre ! Fait rarissime qui n'était arrivé qu'en 1558 jusqu'ici !
Et voilà que je réalise à l'instant que cette même année (1437 de l'Hégire), la fête de l'Ascension spirituelle du Prophète — la Laylat al-Mir'âj — tombe le 5 mai, soit le jour de l'Ascension de Jésus (aS) !
Espérons que cela rapprochera les croyants sincères de ces deux traditions dans la Quête unique et sans âge !
Que Dieu vous bénisse !
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- ibn al-3adam
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« La Science reçue par révélation divine (ʿilm ladunnī ilāhī mashrūʿ) n’a qu’un seul goût.
Même si les endroits où elle est bue diffèrent, ils ne diffèrent pas quant à leur qualité :
qu’ils soient bons ou meilleurs, ils sont tous purs, sans corruption (…)
Car les prophètes et les saints — et quiconque nous informe de Dieu — disent tous la même chose à propos de Dieu (…)
Ils ne diffèrent pas entre eux et se confirment mutuellement, tout comme la pluie pure ne diffère pas lorsqu’elle tombe du ciel ».
(Ibn ʿArabī, al-futūḥāt al-makkiyā, ch. 68)
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- Athanase Lynxe
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ibn al-3adam écrit: « Les prophètes et les saints — et quiconque nous informe de Dieu — disent tous la même chose à propos de Dieu (…). Ils ne diffèrent pas entre eux et se confirment mutuellement ».
Le Message Retrouvé dit à son tour (XXI, 59) :
Au jour de la révélation du jugement, nous verrons avec étonnement que toutes les Écritures saintes différaient par les mots, mais qu'elles enseignaient le même mystère de résurrection et de vie éternelle en Dieu.
Et encore (XIV, 19) :
Dans chacun d'eux [des Livres], les autres sont déjà contenus en entier, et ce que l'un dit en secret l'autre le proclame devant tous.
Pour en revenir au syncrétisme, ce terme est commode pour décréter, de façon souvent “sectaire”, que tel enseignement appartient à telle tradition et n'a pas à apparaître dans telle autre!... Voici quelques lignes de Corbin à ce sujet:
On abuse facilement de l'emploi du mot «syncrétisme». Le plus souvent, ce mot tient lieu d'argument pour éviter de prendre en considération quelque généreux projet remettant au présent des doctrines dont il était entendu qu'elles appartenaient à un «passé révolu». Seulement, rien n'est plus fluctuant que cette notion de «passé»; elle dépend en fait d'une décision ou d'une prédécision qui peuvent toujours elles-mêmes être dépassées par une autre qui redonne de l'avenir à ce passé. C'est un peu, au long des siècles, toute l'histoire de la gnose. L'instauration par Sohravardî, au XIIe siècle, d'une «théosophie orientale» n'a point échappé à ce jugement aussi sommaire qu'immérité, de la part de ceux qui n'en purent prendre qu'une connaissance rapide et superficielle. En fait, comme en toute autre systématisation personnelle, on y retrouve des éléments matériellement identifiables [...]. Mais l'agencement de ces matériaux en une structure nouvelle est commandé par une intuition centrale aussi originale que constante. (H. Corbin, “L'Homme de lumière dans le soufisme iranien”, Présence, Saint-Vincent-sur-Jabron, 1971, p. 24)
L'allusion à la gnose, ici, me fait songer à l'exemple des naassènes, dont l'enseignement est rapporté par Hippolyte de Rome: non seulement ces chrétiens gnostiques puisent dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament (passe encore! ), mais ils se réfèrent régulièrement à la tradition égyptienne, aux poètes et philosophes grecs, etc.: cela semble fâcheux à certains esprits qui, pour des raisons encore à déterminer, affirment qu'il n'y a pas lieu de confondre tous ces éléments considérés comme disparates. Et quand ces naassènes ont le culot de faire remonter leur doctrine à l'apôtre Jacques, on préfère mettre abruptement fin à ces racontars: «Inutile d'ajouter que ces prétentions étaient toutes sans fondement» (A. Siouville dans: Hippolyte de Rome, Philosophumena, Rieder, Paris, 1928, t. I, p. 127, n. 1).
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Bonsoir à tous,
Concernant le panthéisme, voici ce que je trouve dans Titus Burckhardt "Introduction aux doctrines ésotériques de l'Islam"
Le panthéisme, qu'on a l'habitude d'imputer à toutes les doctrines métaphysiques de l'Orient et à certaines de l'Occident, n'existe en réalité que chez quelques philosophes européens et chez quelques Orientaux influencés par la pensée occidentale du xixe siècle; il est issu de la même tendance mentale qui aboutit aussi au naturalisme, puis au matérialisme ; en effet, il ne conçoit le rapport entre le Principe divin et les choses que sous le seul aspect d'une continuité existentielle, erreur explicitement rejetée par tout doctrine traditionnelle.
Et en note (accrochez-vous c'est un peu sec...mais vous y trouverez peut-être une surprise bien cachée...)
En réalité le panthéisme consiste à admettre une continuité entre l'Infini et le fini, continuité qui ne peut être conçue que si l'on admet préalablement une identité substantielle entre le Principe Ontologique - qui est en cause pour tout le Théisme - et l'ordre manifesté, conception qui présuppose une idée substantielle, donc fausse de l'Être, ou que l'on confonde l'identité essentielle de la manifestation et de l'Être avec une identité substantielle (pour la notion de substance, voir dernier paragraphe ci-dessous).
C'est en cela et rien d'autre que consiste le panthéisme; mais il semble que certaines intelligences soient irrémédiablement réfractaires à une vérité si simple, à moins que quelque passion ou quelque intérêt ne les pousse à ne pas se dessaisir d'un instrument de polémique aussi commode que le terme "panthéisme" , lequel permet de jeter un soupçon général sur certaines doctrines estimées gênantes, sans qu'on ait à se donner la peine de les examiner en elles-mêmes. Pourtant, en affirmant sans cesse l'existence de Dieu, ceux qui croient devoir la protéger contre un panthéisme inexistant prouvent que leur conception n'est même pas proprement théiste, puisqu'elle n'atteint pas l'Être, mais s'arrête à l'Existence, et plus particulièrement à l'aspect substantiel de celle-ci ; car son aspect purement essentiel la réduirait de nouveau à l'Être.
Toutefois, quand bien même l'idée de Dieu ne serait plus qu'une conception de la substance universelle (materia prima) et que le Principe ontologique serait par là hors de cause, le reproche de panthéisme serait encore injustifié, la materia prima restant toujours transcendante et vierge par rapport à ses productions.
Si Dieu est conçu comme l'Unité primordiale, c'est-à-dire comme l'Essence pure, rien ne saurait Lui être substantiellement identique; mais en qualifiant de panthéisme la conception de l'identité essentielle, on nie du même coup la relativité des choses et on leur attribue une réalité autonome par rapport à l'Être ou à l'Existence, comme s'il pouvait y avoir deux réalités essentiellement distinctes, ou deux Unités ou deux Unicités...
- Précisons que le mot "substantiel" est pris ici, non pas dans son acception scolastique, où il correspond parfois à l'"essence" mais comme désignant au contraire le "pôle passif" par opposition au "pôle actif" de l'Existence universelle.
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