Sacrum et Résurrection

Un grand merci à vous tous pour ces réponses ô combien éclairantes sur René Char ! Il se pourrait donc bien, compte tenu de tout ce que vous dites sur la valeur symbolique de la couronne dans la Cabale ainsi que sur le lien très étroit qui unit la lumière et les os dans différentes traditions, que René Char ait étudié de près (voire expérimenté lui-même, si l'on prend vraiment au sérieux ce qu'il affirme) ce dont il est question.

Pour ajouter encore de l'eau à notre moulin, je viens de découvrir qu'un commentateur de l’œuvre de Char, Eric Marty, interprète cet aphorisme en s'appuyant sur la Cabale  : « il est difficile de ne pas lire une allusion au Zohar, à sa théorie de la dispersion des étincelles, à l'Adam primordial et au travail cabalistique de restauration (tiquoun) de l'unité ». Je ne suis pas en mesure de deviner à quoi il est fait précisément allusion ici, mais cette lecture ne confirme-t-elle pas la vôtre ?

Pour satisfaire éventuellement votre curiosité, Herr Tripa, sachez que le recueil des Feuillets d'Hypnos a été composé en France sous l'occupation allemande, alors que notre poète, qui était aussi homme d'action, œuvrait au péril de sa vie pour la Résistance – ce qui confère à sa poésie encore plus de noblesse et de gravité. La langue qu'il emploie a la réputation d'être assez hermétique (au sens trivial), et j'ai maintenant bien l'impression qu'elle l'est aussi au sens premier du mot...

Toujours sur la lumière, voici ce j'ai encore trouvé chez le même auteur :

« Nous n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous, qui tient éveillés le courage et le silence. »


Encore merci à vous !