Compter par cinq

Bonjour

Je suis à la recherche d'un article, que j'avais lu en ligne, et dont je ne me rappelle plus l'auteur... dans ma mémoire il s'agissait de Stéphane Feye, ou alors peut être d'Emmanuel d'Hooghvorst... mais je n'ai pas réussi à retrouver cet article avec leur noms.

Quoiqu'il en soit, cet article évoquait l'arcane du tarot La Force (si ma mémoire est bonne) et mettait en relation la main de la femme avec le fait de "compter par cinq"... apparemment il y avait une expression grecque pour dire précisément "compter par cinq".

Si quelqu'un pouvait m'aider à retrouver cet article, je lui en serais bien reconnaissant !

Cordialement

Bonsoir Elgeba,
C'est amusant je l'ai justement lu il y a quelques jours.
L'article est en effet de Stéphane Feye : "L'union du ciel et de la terre - A propos de la lame 'la force' du Tarot de Marseille".
Il se trouve en tout cas dans les Images cabalistiques et alchimiques, ouvrage publié aux éditions Beya en 2003, premier volume de la collection.
www.editionsbeya.com/collection/images-c...iques-et-alchimiques
En revanche, j'ignore où cet article peut être consulté en ligne.
Peut-être dans la section documentation du site des Editions Beya?
www.editionsbeya.com/documentation
Bonne soirée!

Grand merci Albert !

Ah oui, en fait j’ai dû le lire sur papier il y a longtemps, et je cherchais à le retrouver dans la section documentation des éditions Beya, c’est pourquoi je ne le trouvais pas….

Si vous l’avez lu récemment, serait-ce abuser de votre gentillesse que de vous demander de me redonner ici le passage où M. Feye évoque les doigts, le nombre 5, l’expression grecque, etc… ? En effet mes livres sont dans une cave, qui n’est pas à portée de main.

Bonne journée.

Bonjour Elgeba,

Voici :
Le passage se trouve à la page 87.

L'homme, dégouté de son état déchu et de son animalité, ne doit pas se se séparer de celle-ci pour être régénéré. La force venue d'en haut doit simplement la dompter. C'est pourquoi notre lame montre cette femme portant aux avant-bras des manchettes de cuir pour indiquer que tout en étant féminine, elle a la force d'apaiser les lions les plus forts et les plus fiers. Remarquons aussi qu'une main est située horizontalement et l'autre verticalement. De plus, la droite surmonte la gauche et la couvre quelque peu.

Examinons maintenant notre lion. Le chiffre 5 y semble indiqué intentionnellement : 5 dents, 5 poils au sourcil de ce seul œil,
5 plis sur la joue. Serait-ce une allusion au cinquième signe du zodiaque, domicile du soleil, ou au mystère de la manifestation ?

Car c'est ici le monde d'un sens en cinq : condition de tout calcul (Emmanuel d'Hooghvorst, Le Fil de Pénélope, tome 1, Beya, p. 34).

Si Plutarque signale que le mot πεντε, "cinq", est de même racine que παντα, "tout", il ajoute qu'en grec pour dire compter, on emploie aussi le mot compter-par-cinq (M. Meunier, Plutarque, Isis et Osiris, éd. L'artisan du livre, Paris, 1924, p. 173. On peut faire un très curieux rapprochement avec le Message Retrouvé de Louis Cattiaux xxxvi 68' : "A présent tout nous sera compté..."). Il fait également remarquer ce qui était connu de Platon et des pythagoriciens, à savoir que, dans le triangle rectangle, le 5 représente I'hypoténuse (Horus, le soleil régénéré), le 3, un des côtés de l'angle droit (Osiris, le père démembré par l'animalité de Typhon), et le 4, la base (Isis, qui est née le quatrième jour au milieu des marais) (Cf. M. Meunier, op. cit. pp. 54 et 172).

Or ce 4 apparait clairement sur la manchette gauche de notre Isis: 4 petits points. De même, 4 petites lignes à gauche à
T'intérieur du chapeau dans cette forme de croissant de lune, et surtout les 4 dents de la scie dorée tout au sommet.

Remarquons, disait E. d'Hooghvorst, que la coiffure de la dame porte en son sommet des dents de scie, pour nous indiquer (...)

Cela vous convient-il?
Bonne recherche!

C’est parfait, merci beaucoup

Voici le passage de Plutarque en question :

Du mot pente (cinq) est dérivé le mot "panta" « univers », ainsi que le verbe "pempazô", qui signifie « compter avec les cinq doigts ». De plus, 5 élevé au carré donne un nombre égal à celui des lettres de leur alphabet et à celui des années que vivait le boeuf Apis. Les Égyptiens ont donc coutume d'appeler Horus Caimin, ce qui répond à « vu », parce que ce monde est sensible et visible. Pour Isis, elle est appelée tantôt Muth, tantôt Athyri, tantôt Methyer. Le premier de ces noms signifie mère, le deuxième, habitation d'Horus en ce monde (dans le même sens que Platon a dit « l'espace est le récipient de la génération ») ; le troisième est composé de deux mots qui veulent dire plein et cause : car la matière du monde est pleine, et elle se rattache à une cause essentiellement pure et bien ordonnée.

remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/isisetosirisa.htm

Si je peux évoquer un peu ce qui m'intéressait personnellement dans cette question, c'est que j'avais l'intuition qu'on pouvait associer cette lame du tarot au mot sanskrit VARGA qui signifie : catégorie, classe, groupe, famille, division, et mathématiquement la "puissance deux" (ce qui se comprend géométriquement : élever une ligne au carré, c'est construire des familles de lignes)

Cette signification générale de "regroupement familial" peut être associée au symbole du Verseau, le onzième signe, complémentaire du Lion, le cinquième signe.

À noter que le mot latin VULGUS est lié au sanskrit VARGA.

C'est donc une bonne surprise de constater que le nombre 5 est "intimement lié" — à travers le théorème du Pythagore appliqué au canon du triangle isiaque — à son carré, ce qui confirmerait sa nature "regroupante" si je puis dire.

Si l'on admet une certaine correspondance entre les lames du tarot et les lettres hébraïques, on pourra méditer sur le fait que la lettre Kaf signifie la main dans la mesure où elle peut "saisir" quelque chose ou bien le contenir (comme une cuillère), c'est pourquoi on traduit généralement par "paume de la main" ; mais en un sens plus vaste, on pourrait dire que compter avec les doigts — et même les hommes civilisés comptent avec les doigts, avec les doigts du corps subtil — c'est aussi "saisir" et "comprendre".

On pourrait aussi s'aviser que la guématrie de Kaf est 20, qui semble avoir été largement utilisé comme "base de compte" par des civilisations de part et d'autre de l'Atlantique (celtes, yorubas, mayas)

Enfin la référence de Plutarque à l'alphabet me semble également intéressante. Le mot sanskrit VARGA est précisément utilisé en Inde pour décrire les différents groupements de leur alphabet (qui n'est pas organisé comme le nôtre). La Force pourrait-elle "apprendre à dé-chiffrer" l'écriture cosmique... et ce faisant gagner ses lettres de noblesse ?