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Commentaires hermétiques des Évangiles
- JeannotLapin
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Encore, encore, tout ceci est bien passionnant !
À propos du massacre des Innocents, j'avais à l'époque relevé cette curieuse assertion de Macrobe :
"Ayant appris que, parmi les enfants de deux ans et moins qu'Hérode, roi des Juifs, avait fait massacrer en Syrie (l'actuelle Palestine occupée), était compris le fils de ce roi, il (Auguste) dit :
Melius est Herodis porcum esse quam filium..." (Saturnales, III, 1)
J'ignore d'où Macrobe tient l'anecdote, s'il ne mélange pas deux histoires et ne se trompe d'empereur...mais la remarque est piquante, si elle n'est un peu antisémite... mais y avait-il des porcs qu'on ne touchait pas, en Syrie ?
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- Athanase Lynxe
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Tiens ! on trouve la même anecdote dans Saturnales, II, 4, 11.Melius est Herodis porcum esse quam filium... (Saturnales, III, 1)
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- JeannotLapin
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Merci pour ces belles photos ! C'est bien dommage quand même, que toutes les couleurs aient été détruites au XIXème...siècle idiot.
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- Athanase Lynxe
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Matthieu 6, 34 : « Ne vous inquiétez donc pas de demain, car demain s'inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine (ou : son malheur, kakia en grec). »
Voici comment Gérard Dorn (cf. Paracelse, Dorn, Trithème, Beya, p. 354) paraphrase ces derniers mots :
« Chaque jour possède sa propre essence (comme le dit le Christ pour la consolation des fidèles) ».
Dorn pense peut-être au verset 11 du même chapitre de Matthieu : « Donne nous aujourd'hui notre pain supersubstantiel », selon un commentaire de Jérôme, en grec : epiousion, de ousia, « substance » ou « essence ».
Si quelqu'un a des idées...
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- JeannotLapin
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Chaque jour son petit kaka. Sacré petit farceur, ce Mathieu !
À propos de epiousion (super-sub-stantiel), un savant môsieur m'avait un jour envoyé ceci que je communique volontiers :
"Trois possibilités d'interprétation pour epiousios:
1) de hè epiousa hèmera: du jour qui vient, soit de demain. Allusion probable au monde à venir.
2) de hè ousa hèmera: le jour présent, aujourd'hui.
3) de ousia: existence, subsistance: le pain nécessaire à notre subsistance. D'où la traduction de supersubstantialem dans Mt 6, 11. Ce que le dictionnaire ne dit pas, c'est que ousia a un sens philosophique: essence ou substance, ces deux termes étant malencontreusement souvent interchangeables.
On pourrait comprendre: pain essentiel (qui est sur la substance, sur ce qui se tient en-dessous) ou encore pain qui surmonte la substance (de celui qui le mange); cela nous renvoie au M.R. 36, 26.
A noter que Jérôme dit (comm. s/Mt 6, 11) avoir trouvé dans l'évangile selon les Hébreux (perdu) le mot MAHAR (demain), ce qui conforte l'interprétation 1)."
Au fond, faudrait que notre kaka soit de l'or, comme dans la fable...
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- Athanase Lynxe
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L'histoire de la piscine Bethzatha se trouve au chapitre 5 de Jean. On lit notamment au verset 2 :
« Un ange du Seigneur descendait par instant dans la piscine et agitait l'eau, et le premier qui entrait dans l'eau, après le bouillonnement, se trouvait guéri de son mal, quel qu'il fût ».
Commentaire de Vaughan (Œuvres complètes, pp. 463 et 464) :
« Il est écrit dans ces oracles vivants que nous avons reçus et crus, qu'il y a un “ange des eaux” [cf. Apocalypse 16, 5], et ceci semble être dit en un sens général, comme si l'ange mentionné là avait présidé à tout cet élément. Ailleurs, nous trouvons un ange limité à une charge plus particulière, en tant que celui qui descendait à une certaine saison et agitait les eaux de la piscine de Bethesda. En fait, il n'est en rien étrange que des anges visitent et agitent cet élément sur lequel l'Esprit de Dieu se mouvait au commencement. [...] Je les cite [ces passages de l'Écriture] en tant que généralités, pour montrer que Dieu est intime à la matière, bien qu'Il ne soit pas lié à elle, et c'est là qu'est tout mon propos. »
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- JeannotLapin
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- Messages : 92
"Dieu est intime à la matière, bien qu'Il ne soit pas lié à elle."
Ça c'est sûrement très profond ! Mais je sais pas encore nager dans les eaux de ce monde, pas l'envie qui manque...
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- Athanase Lynxe
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- Messages : 212
Luc 22, 44 (sur Jésus priant au mont des Oliviers) : « Entré en agonie, il priait plus intensément ; et sa sueur devint comme des caillots de sang qui descendaient vers la terre ».
Gérard Dorn (j'ai oublié de noter la référence, pardon !) écrit ceci :
« Si les philosophes ont appelé leur matière animale, en voici la raison : à la fin de leurs opérations, la vertu de leur arcane mystérieux pousse la matière à suer des gouttes à l'instar d'un sang obscur ».
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- artemisia
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Athanase Lynxe, vous citiez précédemment l'Evangile selon Saint Thomas:
"Simon Pierre leur dit : Que Marie sorte du milieu de nous car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. Jésus dit : Voici que je la guiderai afin de la faire mâle, pour qu’elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des Cieux. »
Et aussi Maïer, La Semaine philosophique, énigme 66 :
« La mer est femelle, et le poisson est mâle, et la femelle sera transformée en mâle ; de même, la mer le sera en poissons ».
J'aurais aimé vous demander comment comprendre que la femme/la mer doive se faire mâle/se faire poisson ?
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- Athanase Lynxe
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Emmanuel d'Hooghvorst disait que l'homme est plus cuit que la femme.artemisia écrit: J'aurais aimé vous demander comment comprendre que la femme/la mer doive se faire mâle/se faire poisson?
Je pense aussi avoir entendu que le poisson est de l'eau coagulée.
Je suppose donc qu'il faut cuire et coaguler une chose crue, légère et peu consistante pour la rendre dense et lourde.
En espérant ne pas dire trop de bêtises...
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- Le Fou du Roi
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On entend souvent parler de deux choses mal unies, qui doivent se séparer par une opération secrète afin d’ensuite se réunir et et se purifier. Le soleil et la.lune, le feu et l'eau, ll'homme et la femme, le soufre et le mercure, etc...
Cela me fait penser aussi à l'aigle (le volatil, féminin) qui dévore le foie de Prométhée et devient le foie (masculin, coagulation). Le foie alors repousse selon le mythe et cela recommence jusqu'à ce que Hercule vienne libérer Prométhée. C'est le fameux solve et coagula des alchimistes je crois.
Si cela peut aider un peu voici également un passage du Zohar qui illustre l'union des deux (Verdier, trad. Mopsik, t.1 p 255).
"Le féminin est appelé 'femme' (ichah = le feu du hé). Considérons le bon penchant et le penchant au mal : le féminin a été placé entre eux et leur reste attaché, cependant il ne se joint [effectivement au masculin] que lorsque le penchant au mal s'est éveillé au féminin. Puis l'un s'unit à l'autre et à son tour le bon penchant s'éveille, lui qui est la joie qui amène [la femme] auprès de son [époux].
Mais avec ça, on ne résout pas le mystère de notre existence ! Mais on tourne autour du pot de miel, c'est déjà ça !
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- Le Fou du Roi
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- Messages : 280
Athanase Lynxe écrit: Emmanuel d'Hooghvorst disait que l'homme est plus cuit que la femme.
Oui et cela rejoint Fabre (je crois) qui dit aussi que mercure et soufre sont une même chose, à ceci près que le soufre est un mercure plus cuit
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- artemisia
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Je vous remercie pour votre réponse.
Pourtant, la cuisson enlève souvent l'eau, ce qui a tendance à réduire le poids. La cuisson ne rend pas plus lourd...
Enfin, tout dépend de ce que l'on cuit. Les protéines coagulent lors de la cuisson: elles retiennent l'eau. Mais par exemple un oeuf dur ne pèse pas plus lourd qu'un oeuf cru.
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- artemisia
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Fascinant. Merci pour votre réponse.
Le mercure coagule grâce au sel. Le sel permet d'épaissir le mercure, de le cristalliser. Alors que le sel dissout le soufre.
J'avais lu que le sel était une énergie de la matière, de la Terre - ça correspondrait au sel de la terre ?
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- Le Fou du Roi
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artemisia écrit: Pourtant, la cuisson enlève souvent l'eau, ce qui a tendance à réduire le poids. La cuisson ne rend pas plus lourd...
J'ai cru comprendre que les pierres étaient en réalité faites d'eau et que c'est cette eau qui leur donnait leur poids... mystérieux tout ça.
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