Écrit par : Christian Jacq
Titre : Les Maximes de Ptah-Hotep
Date de parution : 2016
Éditeur : MdV
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Christian Jacq, Les Maximes de Ptah-Hotep, L’enseignement d’un sage au temps des pyramides, éd. MdV, s.l., 2016, 248 pp.
« Les scribes pleins de sagesse, depuis le temps qui vint après les dieux, et dont les prophéties se réalisèrent : leurs noms durent éternellement. Ils n’ont point projeté de laisser derrière eux, pour héritiers, des enfants de leur chair qui conserveraient leur nom : ils se sont fait pour héritiers les livres et les enseignements qu’ils ont écrits. Des livres, ils ont fait leurs prêtres, de la palette de scribe, ils ont fait leur fils bien-aimé : les enseignements sont leurs pyramides, la plume était leur fils, la tablette leur épouse… Y a-t-il un homme semblable à Ptah-Hotep ? Les sages qui prédisaient l’avenir, ce qui sortait de leur bouche se réalisait. On découvre qu’une chose est un proverbe, et qu’elle se trouve dans leurs écrits… Alors même qu’ils ont disparu, leur puissance magique atteint tous ceux qui lisent leurs écrits. » (p. 9) Ce texte tiré d’un ouvrage de Gardiner, Hieratic Papyri in the British Museum, et reproduit au début du livre ici recensé, illustre la haute opinion professée au sujet des sages de l’ancienne Égypte, parmi lesquels Ptah-Hotep, auteur de Maximes, qui vivait sous la cinquième dynastie, vers 2500 ans avant J.-C., occupe une place privilégiée. Christian Jacq précise : « Depuis leur rédaction, les Maximes furent considérées comme un texte majeur qui fut copié, recopié et étudié dans les écoles. Il était encore connu à l’époque copte, dans l’Égypte chrétienne, et fit également partie des références de l’hermétisme. » (pp. 13 et 14) « Ptah-Hotep a écrit ces Maximes pour en faire un “bâton de vieillesse”, le terme “bâton” (medou) étant synonyme de “parole” (medou), et les hiéroglyphes étant les “paroles, bâtons (medou) de Dieu” qui aident le sage à marcher sur le chemin de la connaissance. » (p. 22) Citons deux petits extraits des Maximes : « Les manœuvres du genre humain ne s’accomplissent jamais. C’est ce que Dieu ordonne qui s’accomplit. » (p. 45) « Parler est plus difficile que tout autre travail. Celui qui comprend cette maxime lui donne sa pleine mesure. » (p. 73) Si le sens apparent, souvent moral, des dires de Ptah-Hotep se laisse aisément saisir, il ne doit pas faire oublier que ces Maximes cachent sans doute un sens proprement hermétique. L’exégèse rabbinique et cabalistique de la Torah, livre bourré de règles et de maximes morales et législatives de toute sorte, révèle que la tradition juive ne se contente point de cet aspect moralisateur qui, pour elle, cache un enseignement bien plus sublime. Le problème, pour un égyptologue averti, serait de retrouver les traces écrites d’une tradition orale qui lèverait un peu le voile sur la portée réelle des textes égyptiens. Le commentaire de Christian Jacq, cité un peu plus haut au sujet de la double signification de medou, est en ce sens digne d’intérêt. Ce qui fait aussi le prix de la présente édition, c’est qu’outre la traduction élégante, les notes explicatives et les nombreuses belles illustrations, le lecteur peut aussi y consulter directement le texte intégral dans sa version originale hiéroglyphique, sa transcription ainsi que sa traduction mot à mot. Les publications récentes des textes égyptiens vont de plus en plus souvent en ce sens, pour le plus grand bonheur des amateurs de la langue égyptienne. De manière plus anecdotique, signalons que les chapitres et sections des Maximes, comme c’était souvent le cas avec les anciens textes égyptiens, commençaient en caractères tracés à l’encre rouge (détail rigoureusement respecté dans le présent ouvrage), ce qui a donné lieu au terme moderne de rubrique. Nous recommandons chaleureusement cet ouvrage à tous les amateurs de sagesse, égyptienne ou autre, et remercions Monsieur Jacq de ce régal éditorial !
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