Écrit par : Claude Carrier
Titre : Grands Livres funéraires
de l'Égypte pharaonique
Date de parution : 2009
Éditeur : Cybèle
|
Claude Carrier, Grands Livres funéraires de l’Égypte pharaonique, Cybèle, Paris, 2009, XVIII + 550 pp.
Monsieur Carrier fait un travail formidable au profit de tous ceux qui s’intéressent à l’Égypte antique. Le présent ouvrage en est un énième exemple. Certes, la lecture de ces textes n’est pas toujours aisée, car il s’agit de représentations et de notions concernant l’Au-delà qui nous sont souvent peu familières : les lieux qu’y traverse Rê ou le pharaon ; les êtres qu’ils y rencontrent ; les propos à tenir ; les dangers à affronter ; etc. L’édition regroupe la traduction de tous les textes funéraires autres que les « “classiques” que sont les Textes des Pyramides de l’Ancien Empire, les Textes des Sarcophages du Moyen Empire et le Livre des Morts du Nouvel Empire » (p. XIII). En voici la liste : Livre des Deux Chemins, Livre de l’Amdouat (Douat est un des noms égyptiens de l’Au-delà), Livre des Portes, Livre des Cavernes, Livre de la Vache du ciel (contenant entre autres le récit du massacre des hommes qui avaient comploté contre la majesté de Rê, et le stratagème conçu par le même dieu, qui permit d’apaiser l’instrument de sa vengeance, la déesse Hathor), Livre de la Nuit, Livre du Jour et Livre de parcourir l’éternité. Quelques extraits : « [C’est Rê qui parle :] C’est de ma sueur que j’ai créé les dieux, alors que les hommes sont issus des larmes de mon œil ! » (p. 39) « On entend un bruit provenant de la caverne que voici comme celui de nombreuses mouches à miel : ce sont leurs bas [âmes des morts] qui appellent Rê. “La Mystérieuse” est le nom de cette caverne. » (p. 129) Comment ne pas songer immédiatement, ici, au passage de l’Odyssée (XIII, 106) où une grotte mystérieuse est fréquentée par des abeilles productrices de miel qui, selon le commentaire de Porphyre, représentent les esprits bourdonnants des défunts (L’Antre des nymphes, 18) ? « Ce lac [de la Douat] est rempli d’orge mais l’eau de ce lac est en feu. Les oiseaux s’en vont quand ils voient son eau, sentant l’odeur qui y règne. » (p. 184) Là encore, on pense tout de suite au fameux lac infernal Averne, ou ”Aornoj l…mnh des Grecs, qui doit son nom (litt. « Sans Oiseaux ») au fait que les oiseaux ne s’en approchent pas ou, infectés par l’odeur qui s’en dégage, tombent dans l’eau. « Osiris, tu es l’Unique devenu deux, puisque tu es devenu en vérité deux devenus Osiris.» (p. 326) « Ces ennemis d’Osiris qui sont dans la place d’anéantissement, après que le grand tribunal qui se trouve dans la chambre mystérieuse eut jugé leurs paroles en présence d’Osiris, il leur a préparé leur mauvaise place qui se trouve devant la place d’anéantissement à cause de ces propos qu’ils avaient tenus. » (p. 397) « Ses os [de Rê] étaient en argent, ses membres étaient en or et ses cheveux étaient en lapis-lazuli véritable. » (p. 429)
|