Écrit par : Clément Roseau (éd.)
Titre : Le Miroir d'Isis. Écriture
et Tradition
Date de parution : 2016
Éditeur : Le Miroir d'Isis
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Le Miroir d’Isis, Écriture et Tradition, Décembre 2016, n° 23, 192 pp.
Le Miroir d’Isis, successeur du défunt Fil d’Ariane, en est à son vingt-troisième numéro, de belle facture, et au contenu riche et varié. Épinglons le bel hommage à Serge l’Algérien, un des premiers à avoir reconnu la légitimité de Louis, le Roi Soleil du XXe siècle ; le commentaire des cabalistes Nahmanide et d’Hooghvorst sur l’expression biblique « rassasié de jours » ; le sens traditionnel de la création, entre autres sur base des commentaires de l’alchimiste Pierre Vicot (XVIe siècle) ; une interprétation fort intéressante du texte alchimique Allégorie de Merlin ; un exposé délicieux, plein d’humour, sur Sérah, personnage biblique peu connu mais étonnamment increvable ; des considérations sur la présence de la Vierge Mère dans différentes traditions religieuses ; l’influence du néo-platonisme sur l’islam ; la nourriture et la boisson commentées dans un cadre évidemment traditionnel ; un commentaire très intéressant sur l’Aphorisme du Nouveau-Monde n° 96 (« Joseph ministre en Égypte ») ; des extraits de la correspondance entre Cattiaux et EH ; etc. Sans vouloir ergoter sur les petites coquilles toujours possibles, et d’ailleurs peu nombreuses, regrettons ici les trop fréquentes erreurs commises dans les mots latins (à la p. 97, sur les cinq citations d’un ouvrage latin, quatre contiennent une faute d’orthographe un peu pénible pour un latiniste ; à la p. 99, n. 155, le mot latin soliditias, inexistant, devrait être sodalitas !). Ces quelques erreurs, repérées dans « Agrippa et la philosophie occulte », n’empêchent que cet article représente notre coup de cœur ; aussi en reproduirons-nous ici plusieurs extraits lourds de sens : « De là, les inutiles efforts de ceux qui cherchent sans discernement à pénétrer les secrets de la nature et qui, s’ignorant eux-mêmes, cherchent au-dehors ce qu’ils ont en eux […]. C’est en nous-mêmes qu’est le magicien. » (p. 101) « L’objectif de la philosophie est la dissolution du corps et la séparation de l’âme du corps. » (p. 105) « Saint Paul dit qu’il a vu des choses qu’il n’est pas licite de dire à l’homme. Ce regard, ou vision, est appelé par plusieurs ravissement, ou extase ou mort spirituelle ; car il se fait alors une certaine séparation de l’âme d’avec le corps, mais non pas du corps d’avec l’âme. De cette mort il est dit : “L’homme ne peut voir Dieu et vivre” ; et ailleurs : “La mort des saints est précieuse devant la face du Seigneur”. […] Il faut donc que celui qui veut pénétrer les secrets de la Théologie prophétique meure de cette mort. » (p. 105) « L’Archange Michael, prêtre du haut monde, sacrifie les âmes des hommes, et cela par la séparation de l’âme d’avec le corps, et non pas du corps d’avec l’âme, à moins que ce soit par accident, comme il arrive dans le furor, le ravissement et l’extase, le songe, et pareilles vacations de l’âme, et cette séparation, les Hébreux l’appellent la mort du baiser. » (p. 106)
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