Écrit par : Platon
Titre : Lettres
Date de parution : 1977
Éditeur : Les Belles Lettres
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Platon, Lettres [Œuvres complètes, t. XIII, 1], Les Belles Lettres, Paris, 1977, CII + 85 pp.
Nous ne nous étendrons pas sur le débat portant sur l’authenticité de ces treize lettres. La septième, aussi longue que les douze autres réunies, est particulièrement intéressante comme document historique : se voyant enfin offrir une occasion de mettre en pratique sa doctrine politique et législative, le vieux Platon se rend trois fois auprès de Denys de Syracuse, dont il tente de faire un roi philosophe ; non insensible aux enseignements de son hôte, mais influencé par un entourage hostile à Platon, le tyran finit par congédier ce dernier, sans que les réformes souhaitées voient le jour. Notons aussi que deux lettres s’adressent à Archytas, le tyran pythagoricien de Tarente. «Voici qui est merveilleux en cette matière, écoute : il y a des hommes qui ont entendu ces enseignements, et un grand nombre ; ils ont de la facilité pour apprendre, pour retenir, pour juger et critiquer à fond ; ils sont déjà vieux et voilà pas moins de trente ans qu’ils les ont reçus. Eh bien ! aujourd’hui, ils déclarent que ce qui leur paraissait alors tout à fait incroyable, ils le regardent à présent comme très digne de foi et absolument évident, et c’est maintenant le contraire pour ce qui leur semblait jadis mériter toute créance.» (314 a et b) «Les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n’arrive au pouvoir ou que les chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher véritablement.» (326b) «Voici ce que je puis affirmer concernant tous ceux qui ont écrit ou écriront et se prétendent compétents sur ce qui fait l’objet de mes préoccupations, pour en avoir été instruits par moi ou par d’autres, ou pour l’avoir personnellement découvert : il est impossible, à mon avis, qu’ils aient compris quoi que ce soit en la matière. De moi, du moins, il n’existe et il n’y aura certainement jamais aucun ouvrage sur pareils sujets. Il n’y a pas moyen, en effet, de les mettre en formules, comme on fait pour les autres sciences, mais c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croît d’elle-même.» (341c et d) «Ce n’est que lorsqu’on a péniblement frotté les uns contre les autres, noms, définitions, perceptions de la vue et impressions des sens, quand on a discuté dans des discussions bienveillantes où l’envie ne dicte ni les questions ni les réponses, que, sur l’objet étudié, vient luire la lumière de la sagesse et de l’intelligence avec toute l’intensité que peuvent supporter les forces humaines.» (344b) «Offrez donc aux dieux vos hommages avec vos prières ainsi qu’à tous ceux qu’il convient d’unir aux dieux dans vos louanges ; invitez, pressez amis et ennemis amicalement et sans relâche, jusqu’au jour où toutes nos paroles, semblables à un rêve divin vous visitant pendant la veille, deviendront par vous une éclatante et heureuse réalisation.» (357c et d)
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