Écrit par : Platon
Titre : Sophiste
Date de parution : 1925
Éditeur : Les Belles Lettres
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Platon, Le Sophiste [Œuvres complètes, t. VIII, 3], Les Belles Lettres, Paris, 1925, 130 pp. [pp. 266 à 395]
On retrouve dans ce dialogue les interlocuteurs du Théétète : Socrate, Théétète et Théodore, auxquels s’ajoute un disciple anonyme de Parménide, qui occupe la première place dans la discussion. Cette dernière porte sur les caractéristiques du sophiste, et traite une nouvelle fois, comme dans le Parménide, de la question de l’Être et surtout du Non-Être (dont la notion rappelle, par moments, l’Ein-Soph de la tradition juive). La discussion est généralement moins ardue à suivre que dans le Parménide. Même si le type du sophiste n’a pas bonne réputation (les définitions négatives du mot s’enchaînent), il peut aussi, au sens plus noble, représenter celui «qui purifie l’âme des opinions qui font obstacle aux sciences» (231e). «Ne point savoir et croire qu’on sait : c’est bien là, j’en ai peur, la cause de toutes les erreurs auxquelles notre pensée à tous est sujette.» (229c) Le dernier passage que nous citerons, résume un débat long d’innombrables siècles : «Tous les animaux mortels, toutes les plantes aussi que, sur terre, semences et racines font pousser, enfin tout ce qui s'agrège, dans l'intérieur de la terre, en corps inanimés, fusibles et non fusibles, n'est-ce pas uniquement par une opération divine que nous les dirons naître, ultérieurement, de leur non-être primitif? Ou bien userons-nous de la façon vulgaire de croire et de parler, à savoir que la nature les engendre par une causalité spontanée et qui se développe sans le secours d'aucune pensée? Ou bien avec raison [et] avec science divine émanée de Dieu?» (265c)
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