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  • Caroline Thuysbaert | Paracelse - Dorn - Trithème | Grez-Doiceau, Beya, 2012
Écrit par : Paracelse - Dorn -
Trithème - Caroline Thuysbaert (éd.)
Titre :  Paracelse - Dorn - Trithème  
Date de parution : 2012
Éditeur : Beya

 

« S’il y a une lumière en nous, c’est que Dieu l’y a placée, et non quelque maître terrestre. Si donc Dieu a mis en nous cette lumière, il fera aussi qu’elle se manifeste, qu’elle brille et que voient clair, par elle, ceux qui souhaitent être éclairés. » (Paracelse)

Le présent volume met en relief la parenté entre l’alchimie et le mystère de la création, tant du monde que de l’homme, au travers de la doctrine de Paracelse, de son maître Trithème et de son disciple Dorn. On y retrouve la trace des vrais fils d’Hermès.

Le lecteur découvrira, côte à côte, l’exégèse alchimique du premier chapitre de la Genèse, une lecture explicative, ligne par ligne, de la fameuse Table d’Émeraude d’Hermès, texte fondamental de l’alchimie, des recettes alambiquées, une théorie philosophique sur les liens entre la pensée, l’esprit et l’âme.

L’ouvrage se compose des traités suivants :

- Quatre œuvres maîtresses de Gérard Dorn (c. 1530-1584) :
La Lumière physique de la nature ;
La Monarchie physique ;
Le Recueil de chimie paracelsique sur les transmutations des métaux ;
La Généalogie des minéraux ;
- Les Secrets de la création attribué à Paracelse (1493-1541) ;
- Quelques lettres choisies de la correspondance de Trithème
(1462-1516).

Tous ces textes sont publiés pour la première fois en français.

L’ouvrage se termine par une étude historique sur la vie de Paracelse.

Puisse cette édition participer au renouveau hermétique souhaité à la fin du XXe siècle par un disciple de l’ART !

Quelques extraits :

C’est évidement d’abord de la terre de ton corps qu’il faut faire une eau. Autrement dit, que ton cœur de pierre, terreux et inactif, soit rendu mou et éveillé à atteindre la connaissance de son Dieu et de soi-même. Ainsi, les images et les contemplations du « spiritus » pourront bien être imprimées en lui, comme les caractères du sceau dans la cire. (La lumière physique de la nature, p. 111)

Puisque, le but de la science méditative ou de la science adepte est la vérité, et que le but de la pratique spagirique [est] l’œuvre, nous connaissons dans la mesure de ce que nous saisissons de la connaissance du Dieu Tout-Puissant qui seul est la vérité ; mais nous connaissons dans la mesure où nous aimons. En effet, la science vraie et salutaire engendre la connaissance de Dieu, la connaissance l’amour, l’amour la fréquentation, la fréquentation la familiarité, la familiarité la confiance, la confiance l’obtention de tout ce qu’on aura demandé. La science précède bien sûr le culte de la vertu, car personne ne peut rechercher avec fidélité ce qu’il ignore.

La connaissance du vrai et l’amour de ce qui est droit préparent une entrée très assurée à la félicité. (La lumière physique de la nature, p. 113)

Nous disons donc : il y a, latente dans le corps humain, une certaine substance de nature céleste, connue de très peu de gens, qui n’a absolument pas besoin de médicament, mais qui est elle-même son propre médicament non corrompu. Mais puisqu’elle est écrasée par les corruptions de son propre corps et qu’elle est empêchée d’exercer ses actions les philosophes ont su, par une certaine inspiration divine, que cette vertu et vigueur céleste pouvait être libérée de ses entraves, non par son contraire, comme l’enseignent les infidèles, mais par son semblable. (La lumière physique de la nature, p. 125)

« Voix sonore, suave et agréable aux oreilles des philosophes ! Ô source inexhaustible de richesses pour ceux qui ont soif de vérité et de justice ! Ô consolation instantanée de ceux qui sont ravagés par les afflictions ! Que cherchez-vous de plus, mortels anxieux ? Pourquoi, misérables, tourmentez-vous vos « animus » de soucis infinis ? Quelle est cette vôtre démence qui vous aveugle, lorsque veut être en vous, et non hors de vous, tout ce que vous cherchez hors de vous et non chez vous ? » (La lumière physique de la nature, p. 129)

Celui qui meurt de la seconde mort se trouve continuellement dans l’agonie de la mort et ne cesse jamais de mourir ; c’est de là qu’on l’appelle perpétuelle. De même, en sens inverse, on dit éternelle la vie que nous vivons en Dieu pour l’éternité, puisque nous ne cessons jamais de vivre. (La Lumière physique de la nature, p. 141)

Qui sera de pierre, au point de ne pas se réconcilier avec son ennemi (même après avoir reçu la plus grande injure de sa part), lorsqu’il aura ressassé dans son animus ce mystère de la divine bonté ? comment se fait-il donc que, parmi les mortels, aucun des deux ennemis (celui qui offense ou celui qui a subi une offense) ne veuille aborder l’autre en vue d’une réconciliation ? Il n’y a assurément pas d’autre raison, sinon que personne ne se connaît soi-même, ni [ne connaît] Dieu ni la créature prochaine équipollente. Il s’ensuit donc, aussi, que celui qui ne connaît pas la paix ne lui tend pas les bras. La paix est, en effet, la racine de la miséricorde. De fait, celui qui n’a pas la paix n’exercera pas la miséricorde, ni ne recherchera celle-ci tant qu’il ne l’aura pas. (La lumière physique de la nature, p. 141)

« Tu as cru, dit le Christ, parce que tu as vu. Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu ! » (Jean XXI, 29) 
L’espérance est ce qui stimule la foi vers la certitude de la vérité future, et c’est une constance ferme. En effet, si une personne ne sait pas avec certitude qu’elle va acquérir ce qu’elle poursuit, son entreprise se refroidit tout à fait en elle ; mais lorsqu’elle aura confirmé son espérance par la foi et vice et versa, aidée finalement par la fréquentation et par le génie, elle n’obtiendra pas rien. (La lumière physique de la nature, p. 176)

Si quelqu’un nous demande ce qu’est le sel, nous voulons lui répondre de manière très adéquate : c’est une terre aqueuse congelée par la chaleur et une eau terreuse dissoute par le froid. (La Monarchie Physique, p. 273)

Ainsi, Dieu le Père Tout-Puissant penche toujours miséricordieusement sa face divine vers nous, pauvres créatures indignes, pécheresses, et il nous regarde de toute façon. Car lui seul connaît les pensées du cœur et sait toutes choses. C’est pourquoi, ô Dieu Tout-Puissant, je te remercie dans ta sainte Trinité, de faire preuve de miséricorde envers les hommes et de leur montrer ta vérité. Car à travers les créatures de ta grande puissance, je vois ta force ; dans la beauté, je reconnais ta sagesse ; et dans la fécondité, je reconnais ta divinité. Voilà comment tu produis tes œuvres.

C’est pourquoi vous, artistes et lecteurs de ce petit livre, qu’il ne vous ennuie pas de lire ce long discours. Cependant, prenez garde et tenez compte de ce que je n’ai écrit aucun mot en vain. Il vous est utile, à tous, d’en tirer des leçons. Veuillez méditer chaque mot, car il y a là beaucoup de choses cachées. (Les secrets de la création de toutes choses, p. 466)

 

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