D. Kahn, L’Alchimie à livres ouverts, Hermann, Paris, 2017, 58 pp., 78 illustrations

Publié en guise de catalogue à l’occasion de l’exposition du même nom, organisée à Blois, à la bibliothèque Abbé-Grégoire, du 20 juin au 23 septembre 2017, l’ouvrage possède un sous-titre qui en précise le contenu : « En quête des secrets de la matière : livres et manuscrits du xvi^e au xx^e siècle ».

Monsieur Kahn expose, en termes simples et accessibles, ce qu’est l’alchimie ; quelques notions alchimiques de base (les quatre éléments, soufre et mercure, etc.) ; histoire de l’alchimie ; célèbres impostures d’identité (les livres alchimiques attribués à Lulle, Flamel, etc., ne sont pas d’eux) ; rapports entre alchimie et religion ; survivance de l’alchimie aux xix^e et xx^e siècles (Poisson, Fulcanelli, Canseliet, Cattiaux, les frères d’Hooghvorst, etc.).

L’édition est enrichie très agréablement de nombreuses figures, d’une qualité impeccable, tirées d’éditions anciennes.

On y tombe sur les noms illustres de Bonus, Bacon, Khunrath, Maïer, le Trévisan, Valentin, Dorn, etc. – la liste serait longue !

Il s’agit, pour un néophyte, d’un premier contact avec le monde de l’alchimie, d’un survol historique bref mais agréable et instructif.

Retenons l’extrait suivant, tiré de l’Introduction :

« On sait aujourd’hui qu’il est impossible de transformer les métaux vils en argent et en or. […] Il a fallu attendre, pour ruiner cette idée, la chimie de Lavoisier (1787). » (p. 5)

C’est du reste aussi ce que pense l’alchimiste Samuel Wolsky :

« Grâce à la nouvelle science chimique, on put démontrer que la transmutation des métaux était une utopie irréalisable […]. Mais la science hermétique n’en existe pas moins. Son but, son sujet et sa méthode sont entièrement distincts du but et de la méthode chimique. » (La Mathématique hermétique dévoilée, « Conclusion »).