Louis Cattiaux | L'Hermétisme - Extraits du «Florilège cattésien» dans Croire l'incroyable, Éditions Beya, 2006
L'hermétisme
Extraits du «Florilège Cattésien» paru dans Croire l'Incroyable1
Les philosophes hermétiques (n° 16)
C'est notre désir et notre foi qui aimantent la grâce et l'amour de Dieu, et son don demeure secret. Tous les philosophes hermétiques ont eu pour ennemis les rationalistes et les enfants du monde ; je devrais dire, de l'immonde, et c'est bien naturel puisque eux-mêmes sont enfants de Dieu, donc émondés.
Mystique et hermétisme (n° 28)
Il ne faut pas oublier de rappeler que la mystique va de pair avec l'hermétisme et que la première peut s'accomplir seule (sainteté) alors que la seconde ne peut se réaliser sans la première (sagesse). Le trésor de Dieu, en effet, et son secret ne sont confiés qu'aux saints, à quelques saints!! Il y a là une hiérarchie qu'a perdue l'Église depuis qu'elle a renié la science de Dieu. L'Église ne connaît plus que les saints, elle a oublié le second degré qui forme les sages...
La connaissance est une voie unique et quasi mortelle, tellement le don est énorme. Pensez donc, la vie! Quand on la reçoit on peut fort bien en mourir. Quant à la mort prématurée, elle est commune avec celle de tous les autres et il n'y a pas à en faire un drame, si ce n'est le fait d'avoir raté la Révélation ici-bas. Permettez-moi en passant de vous faire remarquer que l'hermétisme véritable est forcément chrétien ou musulman ou taoïste, etc., c'est-à-dire relié à Dieu par sa religion de naissance ou de choix, car on ne peut imaginer un hermétiste qui soit impie...
La citation : « Ô être qui as formé son propre corps »2 est purement initiatique, et mieux encore, alchimique, et décrit le Phénix légendaire. Ceux qui ont étudié sérieusement l'alchimie et qui connaissent bien ses symboles et sa terminologie reconnaissent et pénètrent du premier coup les écritures égyptiennes sacrées qui s'y rapportent formellement. La genèse leur est ouverte pour ainsi dire, et tous les mystères religieux et initiatiques leur sont ouverts grâce à cette clef unique, véritable passe-partout de la connaissance.
Ainsi, tous les chrétiens prêchent la mort de Christ mais aucun n'a vraiment conscience du mystère de la résurrection, et l'Église accepte la mort mystique des saints mais elle rejette la résurrection hermétique du Sage Adepte en les opposant, sans s'apercevoir que l'un précède et engendre l'autre et que le Christ mort sur la croix est le même qui ressuscite glorieusement. L'erreur, c'est de chercher la résurrection avant d'être passé par la mort du monde, et c'est là l'orgueil des chercheurs inspirés par Satan qui veulent tout recevoir sans rien donner. Ils aboutissent au désastre et au crime, comme il est aisé de le voir depuis Gilles de Retz jusqu'à M. Jolliot-Curie. Le mystique engendre l'Adepte, comme la chenille en mourant devient chrysalide et ensuite papillon. Malheureusement, Christ est à peu près seul à être sorti de la chrysalide de la mort ; ce n'est pas une raison pour nier la chose ou pour la repousser comme seulement possible au jugement dernier comme font beaucoup de religieux et autres prêcheurs mal instruits. Le livre xxv du Message Retrouvé est consacré à mettre tout ceci en lumière et c'est très important, car nous arrivons à l'aube du troisième jour cosmique où la résurrection va commencer à se manifester dans le monde.
Le renouvellement des traditions (n° 29)
... La révélation de Jésus-Christ n'est que le renouvellement du secret de Dieu oublié. Ainsi, chaque prophète maintient la révélation, et chaque Adepte révélé la renouvelle pour la sauvegarde des peuples, mais c'est toujours le même secret bien que les symboles et les rites puissent changer. L'ennui est que les sectateurs, plus ou moins ignorants de la nouvelle révélation, s'imaginent être les premiers à la connaître, ce qui est comique du point de vue de son antiquité.
La quête hermétique (n° 46)
Tant de curieux l'abandonnent après quelques petits essais misérables. Le Seigneur nous éprouve là comme dans un creuset, car sa prudence est extrême et il ne se décide qu'à bon escient, après avoir vérifié expérimentalement la pureté et la ténacité de notre désir. C'est comme si nous passions à l'avance par le purgatoire et il y a de quoi gémir et de quoi se retourner sur le gril. Je suis étonné qu'un philosophe n'ait jamais pensé à donner saint Laurent pour patron aux débutants de la quête hermétique. Oui, cher ami, on devient fou ou bien on meurt, mais on ne recule jamais. Il est nécessaire cependant de nous ménager des moments de détente et de rompre la tension, ne serait-ce que pour nous exercer à la libération finale qui est la liberté des fils de Dieu à laquelle nous visons...
Ce ne serait pas si sot qu'il pourrait paraître de préférer attendre tranquillement de recevoir la chose sainte et sacrée plutôt que chercher à en avoir la connaissance, ce qui est presque impossible car il faut une permission toute spéciale de Dieu.
L'initiation (n° 58)
... L'Esprit, comme vous le savez, s'est réservé de souffler où il veut comme on souffle sur une braise languissante pour faire du feu, et finalement un brasier.
Les initiations de sorciers dans les sociétés primitives ressemblent étrangement à l'initiation des prêtres dans les Églises civilisées : mêmes prérogatives, mêmes pouvoirs, mêmes exemptions des tabous, même mort et même résurrection, etc. De rares individus retrouvent seuls les techniques occultes, comme d'autres retrouvent seuls les techniques mystiques.
Quant à l'approche directe par le contact avec Dieu, c'est une image, car seuls les hermétistes peuvent parler sérieusement du contact réel avec Dieu sans exagérer (je veux dire, les hermétistes adeptes accomplis et nous n'en connaissons pas actuellement sur la terre depuis le xviie siècle). Le christianisme qui a hérité la vraie doctrine hermétique et mystique, parle donc comme il faut des mystères de Dieu, mais peu comprennent ce qu'il enseigne et beaucoup vont chercher midi à quatorze heures et tombent dans la scolastique, la théologie délirante et dans toutes les complications de l'intelligence sans maître du logis.
Yoga et hermétisme (n° 71)
Vous semblez être très attiré par les exercices de yoga et par la méditation, et je me demande si votre voie n'est pas là. R. est demeuré dans la prière, mais n'a jamais pu aborder l'hermétisme expérimental et physique, et il n'a même pas pu lire les hermétistes. Vous vous abusez en ce qui concerne les intentions des véritables fils d'Hermès sur le souffle et autres exercices yogiques, car ils n'avaient pas besoin de cela, ayant beaucoup mieux à leur disposition, et ces grands yogis ne sont que des apprentis à côté des saints possesseurs de la pierre philosophale. En fait de respiration, tout le secret consiste à la ralentir au rythme du sommeil et ensuite à la suspendre afin de suspendre en même temps les stimuli mentaux et d'arriver ainsi à la sainte idiotie dont je vous ai parlé, mais on peut y parvenir autrement et de toute façon, cela n'est qu'une étape dans la quête du Parfait.
Si le yoga vous donne des satisfactions, il faut persévérer, mais cela est un moyen et rien de plus. La position dite parfaite suffit à tout, c'est-à-dire à la méditation, à la prière, à la louange et au silence.
Le yoga est nul pour l'hermétisme et beaucoup de yogis meurent de maladies très ordinaires et demeurent très ignorants du commencement et de la fin de toutes choses.
Le yoga utilise la prima materia à l'état gazeux non spécifié tandis que les adeptes la possèdent à l'état condensé corporel qui comporte une puissance 100.000 fois plus grande. Ne vous affolez pas sur les respirations car la vie est simple en soi et c'est un travail pire que le stakhanovisme que respirer constamment en se forçant.
L'origine des religions (n° 73)
Rien ou presque entre l'hermétisme et le catharisme comme à présent, presque plus rien entre l'hermétisme et le catholicisme, comme presque plus rien aussi entre Dieu et les religions des hommes. Et pourtant, l'origine de tout cela est le secret ineffable de la connaissance de la divinité et l'approche de Dieu et comme la preuve par neuf de Dieu, c'est-à-dire la preuve psychique et la preuve physique de Dieu dans la nature pure.
L'hermétisme et la mystique (n° 76)
Vous avez raison de ne pas vous laisser égarer par l'interprétation mystique des vérités hermétiques. Vous découvrirez de plus en plus et avec de plus en plus d'étonnement aussi que les hermétistes véritables sont les seuls matérialistes dignes de ce nom. Car les pires matérialistes de ce monde ressemblent à des idéalistes désincarnés à côté d'eux. C'est tellement stupéfiant, le mystère de Dieu incarné, que très peu peuvent y accéder sans danger de mort. On peut dire qu'un hermétiste, c'est le contraire absolu d'un rêveur, car l'un rêve Dieu et l'autre le touche! Il y a une garde extraordinaire autour des mystères de la réalité, cependant la voie mystique doit accompagner la voie hermétique afin que l'unité soit réalisée en nous.
Presque tous ceux que je connais déraillent dans l'interprétation mystique, d'autres s'enfoncent dans la chrysopée, bien peu savent unir3 ces points de vue opposés.
En résumé, la voie mystique et la voie hermétique se complètent mais ne se mélangent pas, néanmoins, l'enseignement mystique et l'enseignement hermétique sont toujours mélangés dans les grands textes des sages, car ils marchent de pair.
La clé perdue (n° 79)
Le grand point est le rappel du message hermétique du Christ si méconnu depuis le iiie siècle et aussi la réconciliation de l'hermétisme et de la mystique dans le tout du mystère divin. Les loges maçonniques sont en fait les héritières des véritables gnostiques chassés de l'Église au iiie siècle, c'est la principale clé perdue par elle ; la preuve de ce fait, c'est l'ignorance hermétique dans laquelle elle demeure depuis, et surtout l'accent mis sur l'ascèse mystique comme unique moyen de sauvetage. Il y a des saints plein l'Église, mais il n'y a plus un seul sage au sens de connaisseur et possesseur du secret de Dieu... C'est une tâche prodigieuse à remplir et un mariage divin à accomplir.
Votre ami... a absolument raison en ce qui concerne l'apport hermétique au sein des sociétés maçonniques. Il s'agit d'adeptes ignorés qui ont introduit habilement une symbolique hermétique dans les compagnonnages anciens tout à fait ignorants du grand Art, dans le but de transmettre la gnose à l'abri des foudres de l'Église devenue profane en la matière depuis le iiie siècle environ.
Renoncement (n° 82)
... Je m'aperçois avec terreur que les choses du monde ne m'intéressent plus beaucoup et même plus du tout et que seul Dieu (et son mystère de vie) me passionne vraiment, je dis « avec terreur » car même la peinture m'est devenue une charge et seule la contemplation de l'Unique m'attire et me donne le repos et la joie. Il est vrai que je ne puis même plus peindre ces magnifiques ?uvres hermétiques que tous repoussent, comme font les porcs pour les perles précieuses, et à présent, c'est comme une prostitution qui m'est imposée, mais tous aussi ne sont-ils pas prostitués ici-bas? et comment faire autrement pour gagner l'argent nécessaire à la vie de la bête? Comment puis-je dire cela à mes proches ou à mes amis sans les révolter tout à fait? C'est déjà assez terrible comme cela de sentir peser sur moi leur réprobation muette, d'entendre leurs reproches ou de souffrir leurs conseils. Je voudrais leur faire plaisir en travaillant comme tout le monde et en « réussissant » comme ils disent, mais ma nature s'y oppose absolument et je n'ai pas le courage de me violenter dans ce monde rempli de violence et de mort. Je ne crois pas que la quête du Seigneur passe avant toute chose : je le sens, je le sais, et je le vois de mes yeux ouverts sur le monde environnant, et Lui est là qui me répond à travers le voile si mince qui me sépare encore de son secret, c'est affolant, et la tentation devient folle et il faut être comme le diamant pour ne pas craquer en poussière.
Je vous recommande l'étude attentive du rite osirien afin que vous connaissiez l'origine du rite chrétien et l'originalité de l'incarnation divine, le mystère de la mort et de la résurrection de Dieu fait homme. Malheureusement, peu de chrétiens parmi les plus instruits connaissent cette religion très ancienne dans laquelle Christ a été instruit pendant son séjour en Égypte.
Le Livre des morts égyptien et Isis et Osiris de Plutarque sont bien intéressants pour étudier l'origine du christianisme. Isis, Osiris et Horus forment une trinité bien ressemblante à celle que nous connaissons, et la passion et la résurrection d'Osiris sont bien troublantes à beaucoup d'égards. Pourquoi tant de bruit autour de l'Orient indien et jamais un mot sur la source égyptienne?
Osiris est le Christ éternel, ancien, présent et futur et unique, qui revient s'incarner et montrer le chemin de l'éternel retour au Père quand les hommes s'égarent trop en dehors dans le monde.
Les Égyptiens ont certainement connu toute la vérité et non pas presque toute la vérité.
Ah, et puis tout cela est vain si nous-mêmes ne possédons pas cette vérité substantielle, vivante, divine, immortelle. Tout le reste est une discussion stérile, inutile si nous ne nous efforçons pas personnellement de pénétrer les textes des Maîtres élus et si nous n'arrivons pas à réaliser cette ?uvre divine et naturelle qui nous sauvera de la mort.
... L'étude osirienne vous donnera avec certitude la clef du mystère christique et aucune autre. C'est pourquoi, cela demeure aussi soigneusement et volontairement ignoré des chrétiens actuels qui se croient vaniteusement les premiers alors qu'ils sont les derniers, probablement, à avoir reçu la révélation de la connaissance opérative d'une manière voilée bien que très évidente.
Ne voulez-vous pas concentrer en une page écrite les conditions d'initiation des Peaux-Rouges et ensuite, ajouter celles de Jésus-Christ? Cela sera très curieux et très instructif. Il faudrait aussi rapprocher ce que disent et ce que font Osiris - Ahura Mazda - Krishna - Asclépios - Aton Râ... Je vous demande ce travail de confrontation au sujet d'Osiris, de Christ et des autres fils de Dieu afin d'avoir un sujet de méditation à donner à tous ces chrétiens orgueilleux qui me lancent le sang de Christ à la tête sans même soupçonner de quoi il s'agit et qui me parlent constamment de la vérité de Jésus-Christ et de la fausseté des autres fils de Dieu, ce qui relève d'un sectarisme et d'une ignorance pénibles et aveuglants au possible. Les bonnes intentions, la sincérité, et l'ivrognerie ne peuvent en aucun cas excuser l'ignorance.
Les images de la réalité (n° 180)
Je crains... de vous scandaliser en vous disant que je crois ce mystère [de notre Rédemption] éternel et révélé avant la venue de Jésus-Christ et accompli par Osiris au même titre que par Jésus-Christ dont toute la vie et la passion forment les images derrière lesquelles se cache la réalité de la chose même. Si, comme vous le dites, Jésus est venu nous sauver une fois pour toutes, comment se fait-il que nous gémissions encore dans les liens de la mort? Et comment se fait-il que vous soyez obligé de chercher dans d'autres livres que l'Évangile, le secret de votre sauvetage actuel?
Khrisna parlant de lui dans la Bhagavad-Gita, ne dit-il pas : « Pour rétablir la piété, je prends naissance à divers âges »4? Et encore ceci : « J'ai fondé cet univers tout entier d'une portion de moi et je demeure »5? Et puis : « Il n'est rien qui soit sans moi, ni mobile, ni immobile »6? Et toujours : « Aux créatures, le commencement et la fin, et le milieu aussi »7? Que pensez-vous de cela?
Si vous avez tout en Jésus-Christ, vous n'avez plus rien à chercher.
Voilà! Vous avez tout en images mais non en réalité palpable, ce qui ne vous satisfait pas comme la masse des ignorants qui se contentent des images. Christ est appelé Khrisna, Osiris, Mazda, et il vient périodiquement rappeler aux hommes perdus, le Message de Dieu et son salut. C'est cela que je voudrais que vous entendiez, c'est-à-dire que vous dépassiez les apparences pour ne considérer que la réalité.
Il n'est pas nécessaire que vous accomplissiez le Grand ?uvre pour en bénéficier, et il est peut-être plus sage de prier pour être sauvé que pour connaître car il n'y a aucun risque à recevoir la vie, alors qu'il y en a un immense à connaître d'où elle sort et où elle rentre.
Je vous ai fait remarquer que vous ne possédiez pas cette chair et ce sang de Jésus-Christ dont vous vous recommandez et qui doit sauver les croyants. J'ai un ami qui ne s'est jamais aperçu de cela. Je crois qu'il préfère encore l'espérer pour un avenir lointain plutôt que le chercher activement dès à présent.
On dirait quelqu'un qui refuserait de tenter sa chance dans la crainte de gagner et de perdre ainsi l'espérance de gagner. C'est une position qu'affectionnent les chrétiens actuels devenus aussi idéalistes que le Christ a pu être réaliste. C'est une bien curieuse inversion contre laquelle il n'y a malheureusement rien à faire.
Vous voilà déjà quelques-uns sur la route royale et c'est une grande chance pour tous que de chercher ainsi le Seigneur sans le ranger au jour lointain du jugement général.
Peu à peu, vous pénétrerez, à la lumière de la sainte science d'Hermès, la signification mystérieuse et cachée de la vie et de la passion du Seigneur-Christ et vous apprendrez ce qu'il est en vérité et ce que sont le pain et le vin de la communion de vie, le corps et le sang de la résurrection, mais il faut prier afin que Dieu vous aide à dépasser les symboles et les images auxquels toute la chrétienté semble buter aveuglément et se tenir obstinément, sans vouloir aller plus loin jusqu'à la vérité substantielle et essentielle.
Il y a là un degré qu'il faut franchir tout seul sans garde-fou, par la seule vertu de l'aimantation céleste, ce qui n'est donné qu'à peu.
Oui, peu de gens s'intéressent actuellement aux mystères antiques, car les courageux dans les travaux du monde sont aussi les plus fainéants dans les travaux de Dieu et ce sera une surprise bien cruelle pour eux au jour du règlement, de voir qu'ils auront perdu leurs travaux et leurs peines stupidement, malgré les avertissements des prophètes envoyés par Dieu pour les ramener dans la voie de la quête qui sauve de la mort. Le pis sera certainement tous ces gens qui brandissent comme des aveugles la Bible et l'Évangile qu'ils n'entendent pas non plus, comme des sourds, ce qui fait qu'ils crient et assomment tout le monde par leurs sermons mortellement ennuyeux et sinistres.
La pierre (n° 185)
Jésus-Christ affirme dans la version syriaque : « Je suis la Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église »8 ce qui a une tout autre signification que la version ordinaire ; c'est ainsi que je la comprends aussi d'après les faibles lumières que Dieu m'a accordées à ce sujet, et c'est ainsi qu'il peut affirmer : « Avant qu'Abraham fût, je suis »9. Mais on avait déjà aussi, bien avant, identifié la Pierre avec Hermès Trismégiste et tout l'Art royal et sacerdotal enseigné en Égypte sous le symbole de la passion d'Osiris qui était aussi la Pierre et d'Isis qui était la substance comme Osiris était l'essence et leur fils Horus, le Sauveur, substantiel et essentiel. Cet Art royal et sacerdotal était donc enseigné quatre mille ans avant qu'on eût entendu parler de Jésus-Christ. Ainsi, plusieurs ont servi à concrétiser la Pierre Sainte, mais hélas! tous, à présent, s'égarent et prennent le symbole pour la chose.
Je me trompe peut-être. Dans ce cas, le Jésus d'il y a 2000 ans doit suffire pour votre salut et il est inutile de chercher plus outre pour le trouver à nouveau.
Hélas! tous les croyants continuent à souffrir et à mourir et le monde se désintéresse de ce qui est si éloigné de lui dans le temps.
Autrement dit, il est bien regrettable et ennuyeux que les Anciens aient nommé cette pierre d'un tas d'autres noms que Jésus et qu'ils l'aient connue sans la permission des chrétiens. J'imagine que chaque religion doit exclure toutes les autres grâce aux médiocres qui s'accrochent à l'apparence des symboles, ce qui est peu conforme à la connaissance réelle de Dieu qui s'est transmise depuis le premier homme fait à l'image de Dieu jusqu'à nous, sous mille noms, démonstrations, figures, symboles, histoires, fables, paraboles, contes, personnages, etc.
Jésus-Christ est unique puisqu'il est la pierre, mais il a donc aussi tous les noms, toutes les figures passées et à venir, mais je nomme la pierre, la Pierre et tous ceux qui l'ont manifestée, les Fils de Dieu, car le serviteur n'est pas plus que le maître.
Ce sont des choses à considérer quand même : Jésus est allé en Égypte comme Moïse, Joseph et quelques autres comme Pythagore, Héraclite, Démocrite, Platon aussi.
L'ennui d'avoir pris le personnage pour la chose, c'est que nul ne cherche plus la chose et que toute l'humanité crève sans la chose, mais avec l'image de la chose qui ne saurait remplacer la chose, comme l'image du pain ne remplace pas le pain que l'on fait.
Les états mystiques et la quête substantielle (n° 221)
Les états mystiques ne sont que des étapes de repos entre la dure quête du Seigneur de résurrection, Seigneur palpable et tangible dès ici-bas. C'est cela la quête substantielle du Seigneur de vie et c'est la résurrection inouïe et, pour ainsi dire, incroyable. Les états mystiques sont prônés par les hindous qui ne connaissent rien de plus élevé ni de plus profond dans la réalisation de l'union divine, car il s'agit là de l'union spirituelle et animique, mais non de l'union corporelle qui transcende tout. Voyez comme Christ a dépassé tous les yogis et tous les saints.
Il y a la réalisation mystique qui agit en esprit et en âme, et il y a la réalisation hermétique qui agit en esprit, en âme et en corps.
La lecture des traités d'alchimie (n° 268)
La lecture des ouvrages hermétiques anciens vous ouvrira la voie pour la lecture des Écritures saintes si vous les lisez avec les yeux du désintéressement et de l'amour, autrement, ils vous mèneront à la folie de la chimie comme beaucoup de trop savants et trop malins. Tous les traités dits alchimiques de bons auteurs comme Basile Valentin, le Cosmopolite, Nicolas Valois, Nicolas Flamel, Arnaud de Villeneuve, Morien, Raymond Lulle, Grosparmy, Rhumélius, Guillaume Salmon, Pernety... vous aideront à débrouiller le chaos et à séparer la lumière des ténèbres, mais c'est surtout la prière sainte au Seigneur de vie que les chercheurs orgueilleux et stupides négligent ordinairement.
Hermétisme et mystique (n° 292)
Vous semblez manquer de patience et c'est grave, car la foi et la patience sont renommées être les qualités majeures exigées de cet Art.
Ce dont parle Hermès Trismégiste est le Mercure cru et libre. C'est celui-là qu'il faut concentrer et corporifier10 afin d'en faire la pierre des sages. Le Mercure cru et libre est, en effet, tout ce qu'on veut comme la manne. Certains individus ont la faculté de le modeler par l'imagination11 et la volonté, c'est la force des médiums12, qui produit tant de choses étranges et éphémères.
Je me suis permis d'illustrer ma lettre avec des citations du Message pour vous faire voir qu'il suffirait de le lire et de le méditer sérieusement. Quand vos yeux seront ouverts, quoi de plus clair que la parole inspirée des Écritures saintes?
Vous méditerez encore des années et des années sur ces choses13 jusqu'à friser la folie, enfin, il vous faudra opérer en aveugle sur mille choses étranges jusqu'à friser à nouveau la folie, et puis vous vous coucherez à terre découragé comme une loque, peut-être qu'à ce moment-là vous aurez votre chance? Mais vous serez bien malade d'amour et de désespoir. Et si vous trouviez alors après avoir subi mille martyres et mille agonies, vous seriez privilégié sur les grands saints de la chrétienté et de l'islam. Examinez donc tout de suite vos chances avant de courir un tel risque!
L'Église et l'hermétisme (n° 307)
Vous avez raison pour l'Église qui ne connaît plus que l'opération mystique et plus du tout l'opération gnostique ou hermétique et c'est en cela qu'elle est devenue boiteuse et pourquoi elle tourne en rond. Le malheur est qu'étant constamment attaquée par des ignorants, ou pis encore par des demi-savants, elle se défend indistinctement et aveuglément contre toute remarque ou suggestion même courtoise. Il faudrait des preuves miraculeuses que quelqu'un voudra peut-être bien lui donner un jour? Mais il est à craindre qu'elle ne les accepte pas non plus.
Des qualités nécessaires à la quête hermétique (n° 308)
Son attitude ouverte et aventureuse me fait bien augurer de sa quête hermétique, car vous savez sans doute que les gens pusillanimes et conventionnels sont exclus automatiquement. Dans notre quête du Seigneur, nous ne devons nous laisser scandaliser par rien ni par personne, sous peine de passer à côté de la révélation autant de fois que nous nous voilerons les yeux et que nous nous boucherons les oreilles. Pour lui, il a naturellement un certain culot et une certaine amoralité qui le sauvent du pharisaïsme stérilisateur où tant de braves gens s'encroûtent avec confiance et paresse.
La lecture des textes hermétiques (n° 311)
C'est en confrontant les textes hermétiques que la décantation se fera peu à peu, ce que vous y voyez est bien et vous devez continuer en prenant des notes comparatives qui feront jaillir la lumière de plus en plus jusqu'à ce que vous vous trouviez dans une obscurité sans nom d'où il vous faudra sortir tout seul par simple décantation.
L'hermétisme du Message Retrouvé (n° 314)
Vous avez remarqué le ton différent des nouveaux versets, ton qui date du livre xiii et qui devient de plus en plus intime avec le Seigneur ; cependant, le fond hermétique demeure malgré tout car c'est lui seul qui compte en définitive pour le sauvetage ici-bas, et je puis dire qu'il est même devenu singulièrement audacieux...
1. Beya, Grez-Doiceau (Belgique), 2006, pp. 247 à 420.
2. Livre des morts des anciens Égyptiens, xvii, 3.
3. Cf. « Le Message Retrouvé », xiii, 44', dans L. Cattiaux, op. cit.
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