- Messages : 42
- Accueil
- Forum
- Forum de la Revue Arca
- Néophytes
- Péché originel
Péché originel
- ibn al-3adam
- Auteur du sujet
- en ligne
Chers Thalie et Athanase Lynxe,
merci pur vos réponses si riches et si denses !
Autant de branches pour alimenter le foyer sur lequel nous cuisons doucement en espérant Sa Connaissance !
Que Dieu vous garde et vous dévoile à Sa Présence !
Que Sa Paix et Sa Bénédiction vous accompagne !
Amen !
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Le Fou du Roi
- en ligne
- Messages : 280
Il faut donc chercher la fève dans la "Tarte d'Emma"
Ce passage, ou cette sortie d'Eve.... c'est bien mystérieux. Car on dit qu'il faut séparer l'esprit du corps et rendre le fixe volatil ? Mais en notre état déchu, notre esprit n'est-il pas déjà, par nature, en quelque sorte, séparé de notre corps ? Nous cherchons l'incarnation à outrance... et par nature, nous ne sommes pas assez incarnés, donc, faut-il par l'Art chercher à se désincarner complètement, se séparer entièrement du corps pour dissoudre, devenir saint et puis revenir (coaguler) pour devenir sage ? Je crois, par ailleurs, que nous n'y pouvons rien car ce serait plutôt Gabriel qui devrait venir nous arracher de nos pantoufles, non ?
Je crois que je mélange tout ! AU SECOURS
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Cybele Encemiroir
- en ligne
- Messages : 44
- Athanase Lynxe
- en ligne
- Messages : 212
Le Fou du Roi écrit: Ce passage, ou cette sortie d'Eve... c'est bien mystérieux. Car on dit qu'il faut séparer l'esprit du corps et rendre le fixe volatil? Mais en notre état déchu, notre esprit n'est-il pas déjà, par nature, en quelque sorte, séparé de notre corps?
Si j'ai bien compris (on devrait commencer tous nos messages par cette prudente hypothèse!), notre esprit, nommé Ève, est mal uni au corps, et cette union mal fagotée, si l'on peut dire, est susceptible, à tout moment, d'être définitivement rompue. Une image de cette union se trouverait dans une peinture de Bosch ou de Brueghel, je ne me souviens plus lequel: Adam et Ève unis dos à dos par une broche, donc “unis”, mais pas vraiment...
Il faut de toute nécessité qu'ils soient momentanément séparés (ce serait là la “sortie d'Ève”) pour être ensuite placés face à face et ré-unis, durablement cette fois, et de manière féconde.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Le Fou du Roi
- en ligne
- Messages : 280
Ah ça pour être mal uni ! Je sais de quoi je parle !
Cher Lynxe
Quand vous dites
-> Serait-ce là les péchés irrémédiables ? Ca ne doit pas être très marrant ..."notre esprit, nommé Ève, est mal uni au corps, et cette union mal fagotée, si l'on peut dire, est susceptible, à tout moment, d'être définitivement rompue"
Et d'ailleurs c'est quoi ce fameux péché contre l'Esprit ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Le Fou du Roi
- en ligne
- Messages : 280
Pour repartir sur notre histoire de brochette d'hermaphrodite mal fagotée...
Cette séparation serait-elle à rapprocher du jugement qu'il faut espérer subir avant notre mort charnelle ?
Il semble que, quoi qu'il se passe, nous devrions tous passer par cette séparation, dans cette vie ou dans une autre non ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Pantout
- en ligne
- Messages : 156
Je crois que le péché contre l'Esprit est un péché contre soi-même, un vrai suicide. Je m'explique: Dieu a la possibilité de pardonner TOUT péché, même le pire qui soit. Nous, par contre, non seulement nous ne pouvons pas le faire, mais même, très souvent, nous ne le voulons pas. Quoi qu'il en soit, le seul moment où Dieu ne peut pas pardonner, c'est lorsque nous REFUSONS son pardon.
Imaginons quelqu'un qui se noie, et qui refuse la corde du seul qui est capable de le sortir de là. On comprend à l'instant que c'est lui,-même qui empêche le sauvetage, et non le sauveteur.
Voilà pourquoi lorsqu'un prophète se manifeste, il n'a pas beaucoup de peine à prédire la noyade de ceux qui le repoussent, puisqu'il sait que c'est la dernière chance qui a été repoussée. Je ne crois pas qu'un prophète désire cette damnation. Au contraire, il la regrette du plus profond du coeur.
Mais, à notre époque, qui croit encore 1) que nous nous noyons (alors que la mort est journalière autour de nous)?
2) que les prophètes existent encore?
3) qu'ils sont réellement capables de nous arracher à la mort?
Comme les prophètes n'agissent que mûs par l'Esprit, il me semble que dans l'optique que nous venons de proposer, le péché contre l'Esprit, est, par dédinition, non pardonnable.
Mais bon, si quelqu'un veut ajouter, contredire, améliorer mes propos, qu'il n'hésite pas!
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Lucie Yolle
- en ligne
- Messages : 33
Passionnant tout cela!! Merci à tous!
Je cite un passage des lettres de L. Cattiaux dans Croire l'Incroyable, éd. Beya, volume n° 8, p. 386
247. LE PÉCHÉ CONTRE L’ESPRIT
Le péché contre l’Esprit, c’est ne pas recevoir l’Esprit, c’est ne
pas entendre l’Esprit, c’est ne pas reconnaître l’Esprit, c’est ne
pas héberger l’Esprit, et comme sans l’Esprit nous sommes
morts, vous comprenez que le péché contre l’Esprit n’est pas pardonné
puisque nous demeurons ainsi dans la mort. ...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- arca
- en ligne
- Messages : 185
MR de Louis Cattiaux : concordance pour le terme "irrémédiable"
Livre 21, verset 72
72 Qu'ont-ils gagné les médiocres qui ont condamné l'oeuvre qu'ils ne comprenaient pas? Une platitude encore plus irrémédiable et leur propre condamnation par celui qui a inspiré cette oeuvre.
Livre 37, verset 46'
46' Ô femmes raisonnables et aveugles, ne vous opposez pas stupidement à la sainte quête de vos compagnons, car vous seriez retranchées du salut de Dieu dès ce monde, et votre châtiment serait irrémédiable. Aidez-les plutôt avec amour, afin de participer à leur récompense et à leur sauvetage.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Pantout
- en ligne
- Messages : 156
Dans "irrémédiable", il y a "remède". On voit donc bien que le pardon et la médecine sont liés. Nos corps doivent être guéris. Toutes les religions du Livre sont basées sur la vie corporelle dans le paradis.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- arca
- en ligne
- Messages : 185
Euhm, et donc irrémédiable, pour en revenir au péché contre l'Esprit, signifie sans remède, sans pardon possible !?
A moins de "retourner sa veste" ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- JeannotLapin
- en ligne
- Messages : 92
Cher A . Lynxe,
Chers tous,
Merci pour cette discussion absolument passionnante !
Une question à propos du Phédon qui me taraude depuis longtemps : pourquoi Socrate termine-t-il cet entretien par la mention d'un coq qu'il faut sacrifier à Esculape? Il faut selon lui payer cette dette. C'est en tout cas la demande qu'il fait à Criton.
Dans Jamblique, Vie de Pythagore, par. 84, il est écrit : "Ne pas sacrifier de coq blanc, car c'est un suppliant, consacré au dieu Mên (=le "mois" en grec), puisqu'il indique l'heure."
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Pantout
- en ligne
- Messages : 156
Je ne sais pas si ce que je vais dire apportera une réponse...
Asclépios ou Esculape signifie la fraîcheur( 'épios) qui empêche (a) les os d'être un squelette (sclé) sec. C'est dans les os du sacrum que se régénère le sang. Le coq, consacré à Mercure-Hermès est, sur les clochers de nos églises, le volatil fixé sur le fixe. Le sacrifier pourrait signifier: le rendre sacré, autrement dit, rendre du sang mercuriel au sacrum...
Bon, mais quand on a dit cela, on n'a encore rien expliqué...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Athanase Lynxe
- en ligne
- Messages : 212
Toujours concernant le péché originel lié au sang, un verset du Message Retrouvé (XXXIX, 20') parle des «enfants du monde» (donc du démon!) et «de leur malice et de leur méchanceté qui cuisent dans leur sang».
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Le Fou du Roi
- en ligne
- Messages : 280
GLUTEN
[D’Eckhartshausen, La nuée sur le Sanctuaire, Psyché, 1965, p. 138-139]
1 – Dans notre sang, il y a une matière gluante (appelée gluten) cachée, qui a une parenté plus proche avec l’animalité qu’avec l’esprit. Ce gluten est la matière du péché. Cette matière peut être modifiée différemment par des excitations sensibles ; et, d’après l’espèce de modification de cette matière du péché, se distinguent les mauvaises inclinations au péché. Dans son plus haut état d’expansion, cette matière opère la présomption, l’orgueil ; dans son plus haut état de contraction, l’avarice, l’amour-propre, l’égoïsme ; dans l’état de répulsion, la rage, la colère ; dans le mouvement circulaire, la légèreté, l’incontinence ; dans son excentricité, la gourmandise, l’ivrognerie ; dans sa concentricité, l’envie ; dans son essentialité, la paresse. Ce ferment de péché est plus ou moins abondant dans chaque homme, et transmis par les parents aux enfants ; et sa propagation en nous empêche toujours l’action simultanée de l’esprit sur la matière. Il est vrai que l’homme peut mettre, par sa volonté, des limites à cette matière du péché, la dominer pour qu’elle devienne moins agissante en lui ; mais l’anéantir entièrement n’est pas en son pouvoir. De là dérive le combat continuel du bien et du mal en nous. Cette matière du péché qui est en nous forme les liens de la chair et du sang, par lesquels nous sommes liés d’un côté à notre esprit immortel, et de l’autre aux excitations animales. Elle est comme l’amorce par laquelle les passions animales s’embrasent en nous.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.